Plus les trails sont courts, plus ils sont intenses
trails courts
â Fenix 8 đ„
đ„âĄmontre GPS Garmin â€ïžâĄ
Les trails courts, souvent dĂ©finis comme une distance comprise entre 20 et 50 km, sâimpose progressivement comme une discipline Ă part entiĂšre.
Si les ultra-trails impressionnent par leur longueur et leur exigence mentale, les trails courts se distinguent par leur intensitĂ©, leur technicitĂ© et leur rythme soutenu. Ces formats offrent des courses oĂč chaque seconde compte, et oĂč les athlĂštes doivent repousser leurs limites sur des durĂ©es plus courtes mais plus exigeantes.
En quoi les trails courts sont plus intenses et plus difficiles ?
Les trails courts se caractĂ©risent par un rythme Ă©levĂ© et une sollicitation maximale dĂšs les premiers kilomĂštres. Contrairement aux ultra-trails, oĂč il est crucial de gĂ©rer son effort pour durer sur plusieurs heures ou jours, les trails courts demandent dâĂȘtre performant immĂ©diatement. Chaque montĂ©e devient une explosion dâeffort, chaque descente un test de prĂ©cision et de vitesse.
Cette intensitĂ© est souvent amplifiĂ©e par le dĂ©nivelĂ© important compressĂ© sur une courte distance. Par exemple, lâOCC (OrsiĂšres-Champex-Chamonix), avec ses 55 km et 3 500 m de D+, impose une cadence soutenue et des efforts violents dans des sections techniques.
Plus faciles ou plus durs ?
Ă premiĂšre vue, les trails courts semblent plus accessibles. Mais leur intensitĂ© peut surprendre les coureurs non prĂ©parĂ©s. LĂ oĂč un ultra permet de ralentir pour rĂ©cupĂ©rer, un trail court exige une constance dans l’effort.
Les trails courts sont souvent perçus comme plus “durs” parce qu’ils sollicitent le cardio et les muscles de maniĂšre explosive. Le corps nâa pas le temps de sâadapter progressivement : dĂšs le dĂ©part, le cĆur est fortement sollicitĂ©, et lâacide lactique s’accumule rapidement dans les muscles.
En revanche, sur le plan logistique et mental, les trails courts sont gĂ©nĂ©ralement plus simples. Ils demandent moins dâĂ©quipement, une hydratation plus lĂ©gĂšre, et une prĂ©paration mentale moins centrĂ©e sur la gestion du temps. Ils attirent ainsi des coureurs cherchant une expĂ©rience intense sans lâengagement dâun ultra.
Quelles conditions physiologiques différentes ?
Les exigences physiologiques diffĂšrent fortement entre le court et le long.
– CapacitĂ© cardiovasculaire :
Les trails courts requiĂšrent une VO2 max Ă©levĂ©e, câest-Ă -dire une capacitĂ© maximale dâutilisation de lâoxygĂšne par les muscles. Lâeffort est anaĂ©robie sur les montĂ©es, sollicitant la puissance musculaire et le cardio au maximum.
– Force musculaire explosive :
Les montées rapides et les descentes techniques nécessitent des muscles puissants et réactifs. Les fibres musculaires de type II (rapides) sont davantage sollicitées dans les trails courts, tandis que les fibres de type I (endurance) dominent sur les ultras.
– RĂ©cupĂ©ration rapide :
Lâabsence de phases de repos sur un trail court impose au corps de rĂ©cupĂ©rer en plein effort, un dĂ©fi majeur pour les coureurs non entraĂźnĂ©s Ă gĂ©rer cette intensitĂ© continue.
– MĂ©tabolisme Ă©nergĂ©tique :
Sur un trail court, lâĂ©nergie provient davantage des glucides que des lipides. Les rĂ©serves de glycogĂšne musculaire sont rapidement Ă©puisĂ©es, dâoĂč lâimportance dâune alimentation riche en glucides avant la course.
Comment sâentraĂźner pour du court par rapport Ă du long ?
La prĂ©paration pour un trail court est trĂšs spĂ©cifique et se concentre sur la vitesse, lâexplosivitĂ© et la rĂ©cupĂ©ration rapide. Voici les principales diffĂ©rences :
– EntraĂźnements Ă haute intensitĂ© (HIIT)
Les sĂ©ances dâintervalles, comme des 30/30 (30 secondes dâeffort intense suivies de 30 secondes de repos), sont essentielles pour amĂ©liorer la VO2 max et lâendurance anaĂ©robie.
– Travail en cĂŽte :
Les montĂ©es courtes mais intenses (400 Ă 800 m) avec un fort dĂ©nivelĂ© permettent de dĂ©velopper la puissance musculaire et lâexplosivitĂ©.
– Renforcement musculaire :
Les muscles sollicitĂ©s en descente, comme les quadriceps et les mollets, doivent ĂȘtre renforcĂ©s pour encaisser les chocs rĂ©pĂ©tĂ©s. Les exercices de pliomĂ©trie (sauts, box jumps) sont trĂšs efficaces.
– Volume rĂ©duit mais intense :
Contrairement aux ultras, oĂč lâentraĂźnement se base sur de longues sorties pour habituer le corps Ă la fatigue, la prĂ©paration pour un trail court privilĂ©gie des sĂ©ances courtes mais trĂšs intenses, souvent combinĂ©es Ă du travail technique.
– Technique de course :
LâefficacitĂ© des appuis et la gestion des descentes rapides sont essentielles pour gagner du temps et Ă©viter les blessures.
Plus les trails sont courts, plus ils sont intenses. Ces courses ne sont ni plus faciles ni moins exigeantes que les ultra-trails, mais elles demandent des qualités différentes : explosivité, puissance musculaire, et une capacité à maintenir un effort maximal sur une durée limitée. Si elles séduisent pour leur accessibilité apparente, elles représentent un défi tout aussi impressionnant que les formats plus longs.
En rĂ©alitĂ©, les trails courts et les ultra-trails ne sont tout simplement pas le mĂȘme sport. L’approche physique, mentale et stratĂ©gique diffĂšre tellement que les Ă©lites se spĂ©cialisent souvent sur un format ou l’autre. Cette spĂ©cialisation permet aux athlĂštes de repousser les limites dans leur discipline respective, illustrant que chaque format a sa propre noblesse et ses propres exigences. Que vous soyez adepte de vitesse intense ou dâendurance prolongĂ©e, le trail reste un univers riche et diversifiĂ©, offrant des dĂ©fis pour tous les goĂ»ts et tous les niveaux.
Lire aussi
- Ce week-end a été historique avec deux records de trail qui ont été explosés
- AprĂšs 44 minutes, il faut arrĂȘter de courir et de faire son footing
- Durée et intensité de la sortie longue
- Qui est le meilleur traileur français ?
- La stratĂ©gie de Jim Walmsley pour exploser Kilian Jornet sur l’UTMB fin aoĂ»t…..
Lire tout