Se sevrer du trail
“Trail January” : Quand les traileurs entrent en détox et affrontent les symptômes du manque
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se sevrer du trail, les symptômes typiques des traileurs en manque
Le mois de janvier marque souvent une période de pause dans de nombreux domaines, mais pour les traileurs, c’est un véritable parcours du combattant. S’engager dans un “Trail January” – un mois sans dénivelé ni sentiers boueux – semble être une excellente idée… jusqu’à ce que les symptômes du manque commencent à se faire sentir.
1. Le réflexe matinal fantôme
Se lever aux aurores pour… ne rien faire. Les jambes trépignent, les baskets guettent dans un coin de la pièce, mais il faut résister. Certains traileurs avouent se retrouver, par automatisme, en short devant leur porte d’entrée à 5 h du matin, pour finalement réaliser qu’ils sont en “pause”.
2. La dépression Strava
Privés de leurs entraînements quotidiens, les traileurs passent des heures à scroller Strava, jaloux des quelques courageux qui bravent le “Trail January”. Le pouce est en surmenage, tandis que l’estime de soi vacille face aux “KOM” volés par d’autres.
3. Les hallucinations sentières
Au bureau ou à la maison, certains imaginent des single tracks dans les couloirs ou visualisent un panneau “ravitaillement” à côté de la machine à café. La moindre montée d’escalier devient un défi mental : “Est-ce un 15 % ou un 20 % ?”
4. L’irritabilité extrême
Quand un ami propose une balade tranquille en ville, c’est le drame. “Pourquoi marcher à plat ? Il n’y a même pas de D+ ici !”, s’exclame le traileur frustré. Gare à celui qui osera mentionner la randonnée comme alternative : “La randonnée, c’est pour les touristes, moi je cours !”
5. L’achat compulsif
Privé de sa dose d’endorphines, le traileur se rabat sur son autre addiction : les équipements. En janvier, les commandes de vestes imperméables et de nouvelles chaussures explosent. “Mais chérie, c’est pour février, je prépare mon retour !”
Si certains traileurs vivent le “Trail January” comme un véritable supplice, d’autres y voient une opportunité. Mais que pensent les principaux concernés ? Pour éclairer cette tendance, nous avons recueilli plusieurs témoignages : traileurs en manque, experts et même un organisateur de trail blanc.
Témoignages
Un traileur en manque : “Je cours dans mes rêves !”
Martin, traileur passionné de 38 ans, raconte son calvaire :
“Je pensais que ce serait une pause facile, mais pas du tout ! Je fais des rêves où je grimpe des montées interminables ou où je rate un ravitaillement crucial. La nuit dernière, j’ai même rêvé que mes chaussures étaient parties courir sans moi… Je ne tiens plus en place.”
Martin avoue avoir tenté une promenade en forêt pour compenser :
“C’était pire. Je me suis surpris à faire des accélérations sur un sentier… en jeans ! Je crois que j’ai besoin d’aide.”
L’avis d’un psychiatre : “Le trail peut être une addiction”
Le Dr Thomas Carrel, psychiatre spécialiste des comportements addictifs, explique pourquoi certains traileurs ont tant de mal à lâcher leurs baskets :
“Le trail procure une énorme libération d’endorphines et de dopamine. Lorsqu’ils arrêtent, le cerveau réagit comme en état de manque, avec irritabilité, troubles du sommeil, et parfois des envies compulsives.”
Il recommande de ne pas stopper brutalement :
“Une détox partielle est plus efficace : réduire la fréquence et privilégier des activités douces comme la marche ou le yoga pour maintenir un équilibre mental.”
Le point de vue médical : “Un repos bienvenu pour le corps”
Le Dr Stéphanie Morel, médecin du sport, voit dans le “Trail January” une opportunité :
“Les microtraumatismes accumulés par les muscles et les articulations nécessitent du temps pour se régénérer. Une pause en janvier permet de repartir sur de bonnes bases et d’éviter les blessures chroniques.”
Elle conseille cependant de maintenir une activité physique légère pour conserver un bon niveau de forme :
“Le vélo ou la natation sont d’excellentes alternatives pour éviter de perdre totalement ses capacités cardio.”
Un organisateur de snow trail mécontent : “Vous me faites perdre des participants !”
Jacques, organisateur du célèbre “Snow Trail des Alpes”, voit d’un mauvais œil cette nouvelle mode de pause en janvier :
“Nous sommes en pleine saison hivernale et les traileurs qui se mettent en détox désertent nos courses ! Ils oublient que le trail blanc est aussi bénéfique, voire moins traumatisant que le trail classique.”
Jacques n’hésite pas à argumenter :
“On court sur la neige, l’impact est plus doux et le paysage est sublime. Franchement, ces histoires de pause, c’est juste une excuse pour rester sous la couette !”
Ces témoignages montrent bien que le “Trail January” divise. Entre ceux qui y voient une opportunité pour se ressourcer et ceux qui peinent à vivre sans leur dose quotidienne de kilomètres, la tendance ne fait pas l’unanimité. Pourtant, même les plus récalcitrants admettent que la pause peut avoir des bienfaits.
Comment survivre à un “Trail January” ?
Pour gérer cette période délicate, certains traileurs adoptent des stratégies d’évitement :
– Remplacer les sessions trail par du home-trainer ou du yoga (pas trop crédible, on sait).
– Visionner des vidéos de courses mythiques en pleurant doucement dans leur canapé.
– Manger des barres énergétiques “pour le goût”, parce que “le sucré, ça console”.
Les bienfaits (quand même)
Pour ceux qui tiennent bon, le “Trail January” peut apporter quelques bénéfices : des articulations qui remercient, un compte en banque qui respire et une famille qui redécouvre leur présence. Mais surtout, un plaisir décuplé lorsque février arrive et que le premier run post-detox permet de se lâcher sur les sentiers… comme si on n’avait jamais arrêté.
Sources :
-
Étude sur la récupération musculaire après une saison de sport intense, publiée dans le Journal of Applied Physiology, 2023
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Les bienfaits de l’abstinence temporaire sur les performances sportives, Revue Européenne du Sport, 2022
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Rapport sur l’économie du trail en France, Fédération Française de Trail, 2024.
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