Cela n’aura échappé à personne (sauf peut être à des esprits un peu chagrins sur lesquels il sera temps de s’attarder ultérieurement), le trail est fondamentalement un sport dérivé de la course à pied. Pourtant, entre un marathon et un trail, les efforts sont complètement différents. Si nous n’allons pas nous livrer à la guéguerre échaudée et immature des amoureux de la nature contre les bouffeurs de bitume, nous allons voir quelles adaptations techniques nous devons avoir en tête pour passer du bitume aux sentiers en douceur.
Il faudra en premier lieu s’adapter aux différents types de sols. Car si le bitume a par essence toujours le même revêtement (si l’on excepte les pavés, que l’on croise de temps à autres), ce n’est pas du tout la même chose en trail. Herbe, terre, gravillons, boue, neige, rivière, sable sont autant de sols que vos pieds seront amenés à fouler dans votre carrière de traileurs. Aussi, sur un sol lisse, la technique de course sera régulière et relâchée, tandis que notre regard pourra être porté vers l’avant. Essayez par contre de courir la tête en avant sur un ultra, et une gentille racine sera là pour se rappeler à votre bon souvenir, voire vous poussera à faire un bisou au sol.
Courir sur des cailloux vous forcera à être attentifs en permanence à ne pas vous déglinguer une cheville. Alors autant, en montée, ce n’est pas au commun des mortels que ça posera problèmes. Par contre, en descente… Anticiper chacun de ses appuis à plus grande vitesse vous semblera bien moins aisé et vous aurez intérêt à avoir une bonne coordination et un bon équilibre. Le souci est qu’à penser le moindre pas, vous vous épuiserez mentalement bien trop rapidement, et c’est à qu’est tout le paradoxe des sols irréguliers ; réussir à courir en souplesse, sans se crisper, mais sans se relâcher non plus. Etre détendu, mais concentré et toujours dans le contrôle.
Parlons désormais des sols mous ou glissants (boue, neige, sable, etc…). Ici, ce qui est le plus dangereux n’est pas tant la blessure, mais plutôt une dépense d’énergie trop rapide et un épuisement prématuré. L’erreur que l’on fait souvent est d’essayer de courir normalement alors que la surface est tout sauf normale. Et pour cause ; dans la boue, on glisse, dans le sable on s’enfonce, et dans la neige, on glisse et on s’enfonce. Alors certes, les trails blancs, c’est magnifique, mais qu’est-ce que c’est dur !!
L’idéal, pour ces types de sols, sera d’avoir des chaussures avec une forte accroche (du moins pour la neige et la boue) et des chaussures avec une semelle fine pour le sable (de sorte à s’en approcher et à s’enfoncer le moins possible). Ces solutions permettront d’éviter une altération de votre foulée.
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