Avec la reprise des compétitions, on retrouve des vieux débats (enfin, vieux…) qui s’étaient éteints d’eux-mêmes avec le début de la crise sanitaire. Qu’ils ressortent est donc en soi une bonne nouvelle puisque ça augure le début d’un petit retour à la normale. Et ce qui est ressorti, c’est le tabou du rapprochement entre trail et business.
L’arnaque de l’esprit trail
En guise de préambule, ça pourrait être utile de rappeler que ça a toujours été ainsi, et que ceux qui ne s’en sont pas encore aperçus ont juste été leurrés par la pub et le marketing faits autour du fumeux concept d’esprit trail. Bref, des personnes nostalgiques d’une période qui n’a jamais existé et qui ignorent que la nostalgie est la pire des conseillères.
En soi, je ne vois pas en quoi ce serait mal de faire du trail un business. Oui, ça va potentiellement rendre certaines courses plus chères (ô, surprise, c’est déjà le cas…), mais en étant honnête, on doit bien avouer que la qualité suit. Et en parallèle, c’est probablement la seule clé qui peut permettre aux élites de vivre décemment du trail. Pour le moment, à part Jornet et Thévenard (qui s’est lancé très récemment sur la pointe des pieds), ils ont une activité en parallèle. Et quand on sait ce que ça demande comme efforts de préparer, de gagner et de récupérer d’un ultra, c’est la moindre des choses qu’ils puissent en vivre, et bien en vivre.
Egalement, en étant un peu pragmatique, si la demande augmente, quel est l’intérêt de ne pas y adapter l’offre au maximum ? L’idée n’est pas de se retrouver avec des bouchons comme ça a été le cas sur la Maxirace il y a quelques années, bien sûr, mais un juste milieu est largement possible et totalement souhaitable.
Tant mieux si des gens peuvent vivre du trail
Enfin, ce qu’on peut surtout se demander, c’est de savoir quel est le problème si le trail permet à chacun d’y trouver son compte ?
Des petits trails plus familiaux, il y en aura toujours et il y aura un public pour.
Des plus gros trails un peu plus « usine », il y en aura toujours aussi, et derechef, il y aura du public pour. Prenons l’exemple de la Maxirace : si la multiplication des modèles permet à chacun de vivre une expérience qui lui sied à merveille, où est le problème ? Si je trouve ce que je cherche (pouvoir faire un chrono et me faire un peu mal), de quel droit j’irais dénigrer une autre expérience recherchée par d’autres coureurs sous le simple prétexte que ce n’est pas la mienne ? D’aucun droit. Ça ferait juste de moi un sale c**.
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