SOS d’un TRAILEUR en détresse
Aujourd’hui j’ai envie d’aborder l’ambiance improbable de cette base de vie ravito située au trois quarts d’un 100 miles comme on dit à l américaine (genre utmb ou utcam), c’est à dire en gros au km 130 d’un 170 bornes…
C’est une des pires celle là. En effet, çà sent la fin mais c’est pas la fin, tu commences à être foutu, la fin est proche mais à la fois si loin !! T’as pas encore l’euphorie de la ligne d arrivée qui approchant te donne des ailes, qui te fait courir même si t’as plus rien dans le sac…
Bref je sais pas si vous avez déjà assisté à l’affaire en tant qu’observateur (et non participant car t’es lucide) mais c’est Bagdad !!!! A ce moment là même moi pratiquant assidu j’en serais presque à me demander pourquoi ces gens se mettent dans cet état là : il faut avoir un pet au casque !!!
En gros, quand tu franchis la porte :
– Première chose, tu es saisi par l’odeur… pousse toi de devant ça pique les yeux, mélange de chien mouillé et de rat mort parfumé baume du tigre…
– Ensuite c’est le foutoir, y a du deglingué de partout… couché, debout, assis, à l’endroit, à l envers. C’est une boucherie.
Tu en as recroquevillé dans les coins à même le sol en chien de fusil, tu en as assis dormant la tête encastrée dans le bol de soupe de pâte, ceux qui sont debout dorment aussi dirait on, tant ils déambulent comme des zombies.. tiens un autre par là qui vomit ses tripes oui c’est le moment où plus rien ne passe ni salé ni sucré et l’estomac te renvoie tout ce que tu t’es forcé à ingérer…
Non sérieux tout le monde est déchiré..
– Celui qui est prêt à repartir mais qui boite bien bas : parallélisme et train arrière à refaire chef !! (tu te demandes comment il va faire pour avaler la dernière partie);
– Celui qui bloque sur ses pieds, dubitatif devant cet amas d ampoules suintantes ;
– celui en train de se faire masser par les kinés,
– celui pieds surélevés sur lequel s’affairent les secouristes munies de tensiomètre…
– celui qui parle à…. une chaise la prenant, en plein délire peut-être, pour une confidente.
Le plus chanceux a un accompagnateur lui chuchotant des encouragements à l oreille faisant fi de son odeur nauséabonde, le solitaire devra se faire violence pour trouver les ressources pour repartir, un autre est au téléphone sûrement en quête de réconfort pour un moral vacillant…
Ils ont tous ce point commun : l’œil sur la montre pour s assurer de la marge maintenue sur la barrière horaire si marge il y a…
La notion de plaisir qu’on prône tous haut et fort est, faut l’admettre, toute relative à ce moment là… demain j’arrête …
Allez à bientôt sur ce ravito !
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