Une étude scientifique menée par des chercheurs de Grenoble en partenariat avec l’UT4M a démontré qu’il était plus facile de courir 160 km sur une journée que sur 4 jours. C’est surprenant, on aurait cru le contraire !
L’UT4M devait se dérouler en 2020, et parmi les épreuves différentes qu’il devait compter, on avait notamment la grande distance qui pouvait se courir de manière alternative.
– soit les 4 massifs (la bagatelle de 168km) d’un seul coup,
– soit un massif par jour pendant 4 jours.
L’UT4M 160 Challenge (en 4 jours) est plus difficile que l’Xtrem (même nombre de km en une fois)
Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais d’un point de vue personnel, a priori, j’aurais moins peur de m’attaquer à la grande distance d’un seul coup qu’en quatre fois. On pourrait penser que c’est plus facile de diviser son effort en quatre, mais les lendemains et surlendemains de marathon ou d’ultra, en général, on est au bout de sa vie. Et relancer la machine les troisième et quatrième jours, ça ne doit pas être de la tarte (c’est d’ailleurs une des raisons principales pour lesquelles je suis profondément admiratif des personnes qui participent au marathon des Sables). Et même s’il y a des préparations spécifiques pour les courses à étape, ça m’impressionne.
De manière plus générale, l’UT4M et une chaire universitaire de l’Université de Grenoble (Montagne, Altitude, Santé) travaillent ensemble sur diverses thématiques de recherches, et parmi les conclusions qu’ils tirent, il y en a certaines qui sont intéressantes, notamment par rapport à la thématique de cet article. Ces conclusions se retrouvent de manière un peu vulgarisées dans une interview du Dr Vergès à Lyon Capitale.
Il commence par expliquer pourquoi le partenariat avec l’UT4M, et la réponse est assez prévisible. Dans la mesure où il y a une quantité astronomique d’épreuves, il est plus simple notamment d’évaluer les types de fatigue selon les distances, la durée et la répétition des efforts (vous voyez déjà le lien avec la différence entre courir une fois 160km et quatre fois 40km quatre jours consécutifs.
Une des conclusions est notamment celle-ci : « L’effort musculaire et cardiaque est plus intense lorsqu’on enchaine 4 distances de 40 km que lors du 160 Xtrem. Lors de l’Ut4M 160 Challenge composé de 4 trails de 40 km, les coureurs ressentent une fatigue musculaire et cardiaque intense dont les effets peuvent mettre plusieurs jours voire plusieurs semaines à se dissiper. Les coureurs se livrent à chacune des étapes de 40 km, avec plus d’intensité qu’ils ne le feraient sur un 160. À l’inverse, un effort continu lors de l’Ut4M 100 Master ou l’Ut4M 160 Xtrem, provoque une importante fatigue du système nerveux central. On ressent des symptômes similaires à ceux que l’on éprouve lorsque l’on conduit durant 10h d’affilée. Le cerveau a du mal à réagir, se concentrer devient un véritable effort, le sujet parvient difficilement à contrôler ses mouvements, à réaliser des gestes précis. En revanche, on récupère assez vite de ce type de fatigue, quelques heures d’un sommeil de qualité peuvent suffire. Pour résumer, on peut dire que les athlètes récupèrent par certains aspects plus difficilement d’une épreuve de 4 fois 40 km que d’un Ut4M Xtrem de 160 km ! Étonnant comme conclusion ! »
Tout est donc question de gestion de l’effort ; en partant pour 160km, on va d’office en garder plus sous la semelle qu’en partant pour 40km en se disant qu’on aura bien la nuit pour récupérer.
On peut tirer une conclusion un petit peu plus générale, une évoquée en début d’article (mais qui, je le conçois, ne se basait que sur un ressenti), est que les courses à étape sont plus difficiles que les ultras.
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