L‘entrainement en zone 2
La zone 2, cette allure modérée où l’effort est perceptible mais reste confortable, est souvent présentée comme le pilier de l’entraînement en course à pied et en trail. Elle est censée développer l’endurance fondamentale, améliorer la capacité aérobie et permettre d’accumuler des kilomètres sans trop fatiguer l’organisme. Pourtant, cette approche n’est pas universelle. Dans certaines situations, s’entêter à courir en zone 2 peut limiter votre progression, voire être contre-productif. Cet article explore les raisons pour lesquelles la zone 2 n’est pas toujours la panacée, selon votre niveau et vos objectifs.
entrainement zone 2
l’entrainement en zone 2 : une efficacité relative selon vos objectifs
Courir en zone 2 est souvent recommandé pour développer l’endurance fondamentale, cette capacité à courir longtemps sans trop puiser dans vos réserves. Cependant, si votre objectif est d’améliorer votre vitesse, vos performances en montée ou de briller sur des formats courts, cette approche peut ne pas être la plus adaptée.
1. Les coureurs expérimentés
Pour les traileurs confirmés, qui disposent déjà d’une solide base d’endurance, passer trop de temps en zone 2 peut être une perte de temps. À ce niveau, le corps a déjà optimisé ses capacités aérobies, et il devient nécessaire de le stimuler autrement, notamment avec des entraînements plus intenses comme des intervalles ou des sorties en montée.
2. Un temps limité pour s’entraîner
Pour les coureurs ayant peu de temps à consacrer à leur entraînement, les séances en zone 2 offrent un rendement énergétique faible. En effet, il faut accumuler de nombreuses heures pour voir des bénéfices significatifs. Une approche privilégiant des séances courtes mais intenses (fractionnés, fartlek) sera souvent plus rentable.
3. Préparation spécifique
Si vous préparez une course nécessitant des efforts explosifs, comme un trail avec de nombreux dénivelés raides ou une compétition courte, les séances à haute intensité (zone 4 ou 5) sont bien plus efficaces pour développer la puissance musculaire et la capacité à gérer des montées abruptes.
Pourquoi la zone 2 reste surévaluée
Le mythe autour de la zone 2 vient souvent de son utilité pour les ultra-traileurs et les débutants. Elle est essentielle pour ces profils, car elle permet de construire des bases solides tout en limitant les risques de blessure. Cependant, extrapoler cette règle à tous les coureurs crée des attentes irréalistes.
Alternatives à la zone 2, pour progresser efficacement, il peut être utile de varier vos approches :
– Entraînement polarisé : 80 % d’efforts doux (zone 1) et 20 % d’efforts intenses (zone 4-5).
– Montées répétées : des séries de montées courtes et explosives pour simuler les efforts en trail.
– Fractionnés longs : pour habituer votre corps à gérer les variations de rythme sur des formats compétitifs.
La zone 2 n’est pas inutile, mais pas toujours prioritaire
Affirmer que la zone 2 “ne sert à rien” est bien sûr provocateur, mais elle n’est pas indispensable pour tous les coureurs. Tout dépend de votre niveau, de vos objectifs et du temps disponible pour vous entraîner. Les débutants et les ultra-traileurs continueront d’en tirer des bénéfices, mais pour les autres, il est peut-être temps de repenser vos séances pour aller chercher des résultats plus ciblés.
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