Ce week-end, lors du Trail des Roches Sèches en Corrèze, une initiative pour le moins surprenante a fait parler d’elle : des organisateurs ont décidé d’installer des antivols sur les biscuits salés et autres encas des ravitaillements. Ce choix radical vise à lutter contre un problème qui prend de l’ampleur dans le monde du trail : certains coureurs, affamés, s’emparent de plus que leur ration, laissant les derniers finishers à court de nourriture.
Cette situation crée de la frustration, et certains coureurs épuisés finissent par s’en prendre aux bénévoles. Pour les organisateurs, ce problème devient coûteux : il faut sans cesse prévoir plus de provisions, au risque de déséquilibrer le budget de l’événement. C’est donc pour garantir une répartition équitable des encas que l’équipe a pris la décision de poser des limites strictes… avec des antivols sur la “bouffe” des coureurs.
ravitaillements trail
Des mesures de sécurité inédites aux ravitaillements en trail
Il y a maintenant sur les tables des ravitaillements du Trail des Roches Sèches, pour chaque paquet de biscuits salés, chaque barre énergétique et chaque banane un antivol. À l’approche des tables, les traileurs doivent scanner un bracelet fourni par l’organisation, qui les limite à une quantité précise d’encas.
“Certains se goinfrent au premier ravito, sans penser aux autres. On a décidé d’agir pour que chacun puisse avoir sa part,” explique Martine Dubois, responsable de l’organisation. “Un coureur affamé n’a aucune limite, et on ne pouvait plus laisser ce comportement se généraliser.”
Des réactions partagées parmi les traileurs
Cette mesure divise la communauté. Certains la trouvent exagérée et parlent même d’une atteinte à “l’esprit de partage” du trail. Antoine, un coureur de 45 ans, déplore :
“On est ici pour s’entraider, pas pour scanner des biscuits comme au supermarché !”
D’autres, en revanche, soutiennent l’initiative, lassés de voir les ravitaillements dévalisés par les plus rapides.
“Au dernier trail, quand je suis arrivé au ravito, il ne restait même plus une cacahuète !” raconte Lucie, une traileuse. “Alors, si ça garantit que j’aurai mes biscuits salés et une banane, je suis pour !”
Les risques encourus en cas de “surconsommation”
D’après l’article R311-3 du Code pénal, le vol, même dans un cadre sportif, reste un délit. Bien qu’aucun traileur n’ait encore été poursuivi pour avoir pris une barre énergétique en trop, les organisateurs rappellent que s’approprier plus que sa part pourrait théoriquement être considéré comme un vol de biens alimentaires. Certains traileurs pourraient ainsi être passibles d’une amende de 150 euros pour “surcharge alimentaire non autorisée”.
Le directeur du Trail des Roches Sèches précise cependant qu’aucune sanction pénale n’a été pour le moment, mais que les traileurs “gourmands” pourraient être bannis des prochaines éditions s’ils venaient à abuser.
D’après l’article R311-3 du Code pénal, le vol est défini comme “la soustraction frauduleuse de la chose d’autrui” et reste passible de sanctions, même dans un cadre sportif. Dans le cas du Trail des Roches Sèches, les traileurs qui s’approprient plus de rations que prévu pourraient être considérés en infraction s’ils prennent de la nourriture destinée aux autres participants sans autorisation.
Concrètement, en cas de délit avéré, les traileurs « trop gourmands » encourent :
Une amende de 150 euros, correspondant aux sanctions prévues pour les vols mineurs ;
Une exclusion immédiate de la course par l’organisation en vertu du règlement interne de l’événement ;
Un bannissement potentiel des prochaines éditions pour éviter toute récidive.
Les organisateurs insistent :
“Cette mesure n’a pas pour but de créer un climat de méfiance, mais de garantir que chacun puisse bénéficier du ravitaillement. Nous espérons que cette initiative incitera au respect des quantités attribuées à chacun.”
Pour le moment, les organisateurs restent prudents : “C’était un test. Si on constate que l’approvisionnement est mieux réparti, on pourra généraliser l’initiative.” Mais certains bénévoles estiment que cette mesure a créé plus de stress qu’elle n’a résolu de problèmes. “On se croirait en plein Black Friday avec des gens qui bippent pour un paquet de Tucs !”, s’amuse Gérard, bénévole depuis plus de dix ans.
En attendant, la communauté du trail reste partagée entre ceux qui défendent l’esprit d’entraide et ceux qui plaident pour une gestion stricte des ravitaillements. Pour la prochaine édition, certains envisagent déjà d’installer une surveillance par caméra… pour garantir que chacun ait sa part, mais sans excès.
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