Hier, quand nous comparions la manière dont les traileurs élites appréhendaient leurs objectifs par rapport aux marathoniens, nous étions assez interpelés, notamment dans le prisme de la question du dopage. Pour rappel, nous comparions plus précisément le nombre de marathons que les élites faisaient (deux à trois maximum) au nombre d’ultras qui étaient faits par les élites du trail (et là, on est plutôt sur trois à cinq).
Si ça interpelle, c’est notamment parce que les gros ultras se font dans une délai assez court.
Et c’est normal, vu que la saison des trails commence en mars avec la Pierra Menta (en gros) pour se finir mi octobre avec la diagonale. On est donc sur huit mois quand des marathons, il y en a de mi-février à fin novembre.
Est-ce qu’on peut expliquer ça par le fait que le trail est moins traumatisant que le marathon pour les articulations ?
Si les trails ne se faisaient qu’en forêt, on pourrait dire que oui. Après, ceux qui vont aller faire le GRP ou la Diagonale doivent trouver ça drôle que de lire ça. Admettons que ce soit moins traumatisant pour les genoux, ça l’est beaucoup moins pour les chevilles.
Est-ce qu’on peut expliquer ça par l’intensité mise dans l’épreuve ?
Ça peut être une piste, car quand dans un marathon, les élites vont à fond de balle pendant 42km, sur un ultra, le but d’un athlète est de finir, et donc d’être au maximum sur la réserve (on a bien vu sur les deux derniers UTMB que ceux qui essayaient d’envoyer de la vitesse avant de passer aux choses sérieuses après Notre Dame de la Gorge l’avaient payé à Courmayeur). Autrement dit, en trail, on s’organise pour tenir le plus longtemps possible.
Cependant, cette comparaison ne tient pas très longtemps parce que si on compare les distances, le gap est encore plus important.
Prenons pour cela l’exemple du GTWS. Il contient six épreuves plus une finale. Et pour chaque épreuve, on a une distance proche du marathon (Sierre-Zinal), voire très proche (Zegama, Marathon du Mont Blanc, etc…). Et beaucoup d’athlètes élites en font au moins quatre pour aller en finale, et ils font des temps de tarés par rapport au dénivelé.
Est-ce qu’on doit alors se dire que les marathoniens sont des feignasses? Evidemment que non… Bref, c’est compliqué, car ce serait trop facile de dire uniquement que les traileurs sont des surhommes (y’a que quelques illuminés dans le peloton et deux ou trois élites qui ont l’impression d’être touchés par la grâce divine et l’élégance naturelle).
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