Blessé, Duncan Perrillat continue son tour de France sur vélo elliptique : jusqu’où faut-il aller au nom d’un défi ?
Il voulait parcourir plus de 100 kilomètres par jour à pied pendant un mois, boucler un tour de France d’ultra-endurance inédit. Mais après quelques jours seulement, Duncan Perrillat est rattrapé par une blessure : une douleur intense au TFL l’oblige à revoir ses plans. Désormais, il poursuit son périple… sur vélo elliptique. L’aventure continue, mais une question s’impose : est-ce raisonnable de s’obstiner ?
Duncan Perrillat
Matériel de trail d’occasion entre passionnés
Duncan Perrillat, quand la volonté dépasse la douleur
Ce qui devait être une démonstration de performance devient une lutte contre soi-même. Dès les premiers jours, Duncan Perrillat a encaissé plus de 100 kilomètres quotidiens à un rythme soutenu, malgré l’apparition d’une douleur au genou. Les soins n’y ont rien fait. Le syndrome de la bandelette ilio-tibiale (TFL) l’empêche de courir normalement. Pour ne pas abandonner, l’athlète a fait le choix surprenant de poursuivre son défi… en vélo elliptique.
Une adaptation ou une fuite en avant ?
Sur le papier, le vélo elliptique présente l’avantage de reproduire le geste de la course à pied sans les impacts. Un compromis intelligent pour certains. Mais ce changement soulève un dilemme plus profond : à partir de quel moment un défi perd-il son sens initial ? Est-ce encore un tour de France « en courant », quand l’effort change de nature ?
Derrière cette adaptation se dessine une pression : celle des réseaux sociaux, des engagements pris, des suiveurs investis, et peut-être aussi de l’ego. Un abandon pourrait être perçu comme un échec. Pourtant, continuer coûte que coûte n’est-il pas un risque bien plus grand ?
Des critiques nombreuses, mais pas sans fondement
La communauté des coureurs s’interroge. De nombreux messages évoquent la prudence, le bon sens, la nécessité de préserver son intégrité physique. Le syndrome du TFL n’est pas anodin. Poursuivre malgré tout peut aggraver la blessure, jusqu’à compromettre l’ensemble de la saison. Certains parlent même de « décision absurde », d’autres d’une « course à la visibilité » déconnectée de toute logique sportive.
Pour autant, l’élan de soutien existe aussi. Des accompagnateurs, des proches, des anonymes lui montrent qu’ils soutiennent l’homme derrière l’athlète. Et cela semble compter beaucoup pour Duncan Perrillat, qui évoque lui-même l’importance d’ »inspirer à travers l’échec ».
Un projet qui divise mais interroge
Le défi initial était noble : parcourir la France à pied, mettre en valeur les marchés locaux, rendre hommage à un grand-père marcheur. Mais à trop tirer sur la corde, le rêve devient un piège. L’ultra-endurance impose l’humilité. Le corps a ses limites, que même la meilleure des volontés ne peut ignorer indéfiniment.
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Cet article pose une réflexion journalistique autour d’un défi d’endurance exceptionnel. Il ne remet pas en cause la sincérité ni les motivations personnelles de l’athlète. Les questions soulevées ici relèvent du débat public autour des limites du corps et de la performance. Aucun jugement médical n’est formulé.
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photo : ici, issue des réseaux sociaux de Duncan Perrillat, utilisée dans un contexte d’actualité, conformément à l’article 9 du Code civil relatif au droit à l’image.