courir sans montre… oui ou non ? Techniquement, oui on peut mais on est peu nombreux à courir aux sensations…
Courir sans montre, quelque chose d’inutile ?
Quand notre montre GPS est en panne (ou Strava) on peut essayer d’analyser cette frustration de deux point de vue différents ; soit par besoin de partager sur les réseaux sociaux, soit parce qu’on est convaincus que sans montre, on n’est pas en mesure de progresser.
Dans un cas comme dans l’autre, on s’aperçoit à quel point la technologie nous a (même partiellement) aliénés, et à quel point le trail est passé de quelque chose de romantique à quelque chose de plus mécanique. Je dis nous, car j’assume totalement d’en faire un peu partie (du moins pour une partie). Mais ce n’est pas le sujet.
Peut-on progresser sans montre ?
C’est probablement possible. Après, comme je le disais plus haut, personnellement, quand je fais une préparation spécifique, j’ai besoin de savoir combien de temps je cours, à quelle allure je vais (si je vais trop vite ou trop lentement, si je respecte mes allures). Et quand je n’ai pas de montre, clairement, je me sens presque à poil.
Apprendre à courir à la sensation ? Ça ferait peut-être du bien, ça m’apprendrait peut-être à lâcher un peu prise (et j’aurais clairement pu profiter du confinement pour essayer, je le concède bien volontiers). Mais je n’y arrive pas.
Faut-il s’arrêter de courir quand on ne peut pas partager ce qu’on fait ?
Cette idée me met déjà un peu plus mal à l’aise. Car ça impliquerait que la seule finalité qu’on ait dans une session trail, ce soit de la partager sur les réseaux sociaux. Je veux bien que ça flatte l’ego et que ça puisse aider à aller taper un peu plus fort, mais il y a un juste milieu… Ne voir l’intérêt d’une sortie que pour une pluie de like ? Sérieusement ??
Si c’est la chose qui meut un coureur pour sortir de son canapé et aller s’entraîner, ça peut vite devenir compliqué. Au début ça va, quand on fait des courtes distances, c’est une chose. Mais plus on progresse, plus on allonge les distances, et plus l’effort physique va céder sa place à l’effort mental, à nos tripes, à ce qu’on a véritablement au fond de nous-mêmes. Et quand, en pleine nuit, sous la pluie, on va se retrouver au milieu de nulle part, dans un ultra dont on ne voit pas la fin, et qu’on va se demander ce qu’on fout là… La chute sera plus dure…
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