States of Elevation
Kilian Jornet entre dans la partie la plus sauvage et la plus redoutée de son projet américain : l’enchaînement du Nolan’s 14.
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Après avoir traversé les Elk Mountains et validé les sommets les plus techniques du Colorado, il bascule désormais dans un défi d’endurance pure : relier 14 sommets de plus de 14 000 mille pieds, en moins de 60 heures, sur une diagonale mythique de 150 kilomètres. C’est l’un des défis les plus brutaux du trail mondial. Et Kilian y entre sans fanfare, dans le silence de l’altitude.
Le Nolan’s 14 en plein dans states of Elevation
Depuis le 3 septembre, Kilian a entamé un projet hors norme baptisé “States of Elevation”. L’idée ? Relier à pied et à vélo tous les sommets de plus de 14 000 pieds (soit environ 4 267 mètres) dans les États-Unis continentaux. Le tout en totale autonomie, enchaînant les ascensions techniques, les longues transitions à vélo, les nuits dehors et les orages d’altitude.
En une semaine, il a déjà coché les sommets de la Front Range, ceux du massif Mosquito, du Mont Holy Cross, de la Sawatch Range, puis les terribles Elk Mountains autour d’Aspen. Capitol Peak, Maroon Bells, Snowmass ou Castle Peak… des montagnes aussi belles que redoutables, souvent instables, toujours techniques.
Bilan de states of Elevation au jour 7
Bilan à ce stade : au moins 18 sommets de plus de 4 000 mètres franchis, plus de 600 kilomètres parcourus, des dizaines de milliers de mètres de dénivelé, et un corps qui tient encore debout. Mieux : il attaque maintenant l’un des plus grands défis d’endurance de la planète.
Nolan’s 14 : une diagonale de souffrance et de légende
Le Nolan’s 14, c’est plus qu’une épreuve. C’est un mythe. Un monstre. Une obsession pour les ultra-traileurs américains.
Il s’agit de relier 14 sommets de plus de 14 000 pieds, tous situés dans la Sawatch Range, entre Leadville et Salida. Pas de parcours officiel, seulement une règle : gravir ces 14 montagnes dans l’ordre, en moins de 60 heures. Soit environ 150 kilomètres pour plus de 14 000 mètres de D+. L’un des défis les plus bruts et les plus exigeants du trail mondial.
Ici, tout se joue en montagne, loin du goudron, loin du balisage, loin du confort. On y trouve des crêtes vertigineuses (Harvard, Columbia, Oxford…), des descentes dans des vallées reculées (Antero, Yale, Tabeguache…), une météo souvent instable, des nuits sans sommeil. Et une seule certitude : le corps lâche avant la montagne.
Nolan’s 14, tout savoir sur ce FKT
Le Nolan’s 14, c’est une traversée mythique du Colorado qui relie quatorze sommets de plus de 14 000 pieds (soit plus de 4 267 mètres) dans la Sawatch Range, entre Leadville et Salida. Le parcours fait environ 150 kilomètres pour un total de plus de 14 000 mètres de dénivelé positif. Il n’existe pas de tracé unique : seul compte l’ordre des sommets. Le reste — itinéraire, pauses, ravitaillement — est libre.
Voici les quatorze sommets du Nolan’s 14 (du nord au sud) :
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Mount Massive – 4 398 m
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Mount Elbert – 4 401 m
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La Plata Peak – 4 372 m
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Huron Peak – 4 268 m
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Missouri Mountain – 4 314 m
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Mount Belford – 4 324 m
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Mount Oxford – 4 315 m
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Mount Harvard – 4 395 m
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Mount Columbia – 4 315 m
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Mount Yale – 4 327 m
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Mount Princeton – 4 327 m
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Mount Antero – 4 351 m
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Mount Shavano – 4 337 m
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Tabeguache Peak – 4 313 m
Certaines portions sont de véritables murs à enchaîner, comme la série Harvard – Columbia – Oxford – Belford – Missouri, sans réelle pause entre les crêtes. D’autres exigent de longues descentes dans les vallées avant de tout remonter, parfois sous des orages typiques du Colorado en été.
Le chrono de François d’Haene
En août dernier, François D’Haene a impressionné tout le monde avec un chrono incroyable de 35 heures et 33 minutes, pulvérisant les repères établis sur ce parcours. Il a redonné un souffle nouveau à ce mythe américain.
Aujourd’hui, Kilian arrive sur cette même ligne, mais sans annonce fracassante. Pas de tentative officielle, pas d’équipe médias. Juste un projet personnel. Mais quand on parle de Kilian Jornet, chaque pas est une déclaration d’intention.
Kilian Jornet ne vise pas le record
S’il ne vise pas officiellement le record, le simple fait de s’engager sur Nolan’s 14 après plus de 600 km déjà parcourus montre à quel point son niveau d’endurance est stratosphérique. Et avec lui, il y a toujours cette part d’inconnu : s’il sent que c’est possible, il peut accélérer, s’adapter à la volée, et titiller la marque française.
Kilian Jornet avance
Pour le moment, rien n’indique le rythme exact de Kilian. Son téléphone étant hors d’usage, aucun visuel n’a été publié. Les seules traces viennent de sa montre COROS, dont les fichiers GPS seront extraits plus tard. En attendant, son équipe se veut rassurante : il avance, il va bien, et il est dans le dur.
On ne sait pas encore combien de sommets du Nolan’s il a franchi, ni dans quel état il les a abordés. Mais le fait de l’imaginer en train de courir, grimper, s’orienter, seul dans la nuit, sur cette ligne de crêtes sauvage… c’est déjà une histoire en soi.
Un mythe dans le mythe
Le Nolan’s 14 est peut-être la section la plus dure de son projet américain. C’est là que les corps lâchent, que les cerveaux disjonctent, que la nature prend le dessus. Et Kilian Jornet, sans live, sans filtre, sans téléphone, y affronte la montagne dans sa forme la plus pure.
C’est peut-être ça, au fond, la plus belle définition du trail.
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