Bilan de la Diagonale des Fous 2024 : un sentiment d’injustice pour les traileurs réunionnais
Le bilan de la diagonale des Fous est mitigé pour certains
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La 32e édition du Grand Raid 2024 a laissé un goût amer chez les coureurs locaux. Si cette compétition emblématique de La Réunion a une fois de plus attiré des élites internationales, les traileurs réunionnais, eux, se sentent de plus en plus marginalisés, éclipsés par les professionnels venus de métropole et d’ailleurs. Le cas de Judicaël Sautron, premier Réunionnais de la Diagonale des Fous, a cristallisé cette frustration, illustrant une polémique plus large sur la place des coureurs locaux dans cette épreuve mythique.
Le bilan de la diagonale des fous met en lumière que les coureurs réunionnais se sentent laissés de côté
Judicaël Sautron, qui a terminé en tant que premier Réunionnais lors de cette édition, n’a pas été invité sur le podium lors de la remise des prix, ce qui a provoqué une vive déception. Entouré de sa famille et de ses proches, il a déclaré avec amertume :
« J’ai l’impression que les Réunionnais sont mis de côté. Au lieu de nous encourager, on nous pousse à abandonner. »
Ce sentiment d’injustice est partagé par de nombreux Réunionnais, notamment sur les réseaux sociaux, où les critiques à l’encontre de l’organisation se sont multipliées.
Un système de récompense controversé
Le président de l’association Grand Raid, Pierre Maunier, a tenté de répondre à la polémique en expliquant que cette année, un nouveau système de récompense basé sur des tranches d’âge avait été instauré. Toutefois, cette décision n’a fait qu’amplifier le mécontentement, certains estimant que ce système pénalise injustement les athlètes locaux, qui se battent pourtant contre des professionnels souvent mieux préparés et financés. Pour les coureurs comme Sautron, cette compétition, autrefois symbole de l’identité réunionnaise, semble s’éloigner de ses racines.
Un débat qui révèle un malaise profond
Sur les réseaux, de nombreux commentaires soulignent la nécessité de récompenser les Réunionnais séparément des élites internationales. « Cela fait 16 ans qu’aucun Réunionnais n’a monté sur le podium », rappelle Pierre Maunier, conscient du problème. Cependant, la réponse de l’organisation, qui insiste sur la notoriété internationale de l’événement, ne suffit pas à apaiser les esprits. Les coureurs locaux, déjà confrontés à des conditions d’entraînement et de financement bien moins favorables que celles des professionnels, estiment être dévalorisés.
La crainte d’un désengagement des coureurs locaux
Face à cette situation, Judicaël Sautron, pourtant fier de sa performance, remet en question sa future participation à la Diagonale des Fous. « Cette absence de reconnaissance m’a profondément déçu », a-t-il déclaré. Pour lui, et pour beaucoup d’autres, le Grand Raid ne semble plus appartenir aux Réunionnais. Ce sentiment pourrait bien entraîner une défection progressive des athlètes locaux, un phénomène qui fragiliserait encore davantage l’identité de cette compétition, pourtant née de la passion des habitants de l’île.
La question qui se pose désormais est de savoir comment le Grand Raid pourra réconcilier ses ambitions internationales avec la préservation de son essence réunionnaise. Les traileurs locaux, qui ont toujours été au cœur de cette épreuve, méritent une place d’honneur qui semble aujourd’hui vaciller.
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