Courir pour des likes et des kudos
Tout au long de l’année 2020, les sportifs ont dû redoubler de créativité pour ne pas perdre leur motivation. Certains trails se sont tenus, donc pour eux ça allait. D’autres se sont organisés de manière virtuelle (on pouvait les courir sur une certaine période et dans des conditions presque de course). Enfin, une majorité a été purement annulée. Il a donc fallu trouver la motivation, et le plus souvent, cette motivation est passée par les réseaux sociaux.
Bref, comment réussir à s’entraîner loin de ses partenaires de clubs et sans savoir quand les compétitions vont reprendre ? Rien que poser la question montre le côté ambivalent de la course à pied, à savoir que c’est probablement le plus collectif des sports individuels. L’effet de groupe y est très important. Est-ce lié au fait que c’est encore en plein essor ? C’est une possibilité, mais ce n’est certainement pas que ça. Comme partout, souffrir à plusieurs aide à mieux gérer les charges intenses.
Strava a été le principal bénéficiaire du premier confinement (et probablement du deuxième). Car ça a permis d’entretenir une existence (même cyber) de sa communauté, de rester en contact avec les personnes avec lesquelles on court habituellement. Le problème est qu’on touche alors au meilleur et au pire des réseaux sociaux simultanément.
1. Ne pas être motivé sans Strava
Au meilleur, car ça constitue un bon moyen de motivation. En soi, recevoir un kudos après une activité peut tout à faire équivaloir à se taper dans la main avec son entraîneur après une séance où on s’est envoyé comme il faut. Partager ses résultats, encourager ses coéquipiers, c’est plutôt pavé de bonnes intentions. En d’autres termes, quand on est un peu moins motivé, Strava peut nous pousser à sortir s’entraîner.
Utiliser les sorties des autres pour se motiver, ça va encore.
2. Utiliser Strava pour obtenir de la reconnaissance
Le souci, c’est quand on arrive à une espèce d’inversion et qu’on ne va courir que dans le but d’obtenir de kudos (ou des likes, pour Facebook). Là ça devient plus problématique. En effet, si on ne parvient plus à courir que dans cette optique, c’est qu’on doit absolument réinterroger notre pratique. Le sport en général, et la course à pied en particulier ne fera du bien qu’à nous. Alors, c’est super important de pouvoir en rester les seuls moteurs.
Prenons un exemple un peu trivial. Si je cours pour me dépasser, pour m’améliorer, pour m’évader ou autre, ma sortie se suffira à elle-même pour me procurer de la satisfaction. En revanche… Si je cours juste pour avoir des likes ; dès lors que mes contacts s’en foutent de ma pratique (et c’est bien souvent le cas), c’est mon égo qui en prendra un coup et la satisfaction laissera place à la frustration. C’est pourquoi il est super important de toujours interroger la finalité de notre pratique de la course. Car sinon, c’est au moment où on s’y attendra le moins que ça nous revient comme un boomerang et que ça peut être excessivement destructeur.
En revanche, si vous parvenez à n’utiliser les réseaux sociaux que pour vous mettre un coup de pied aux fesses quand vous avez un peu la flemme, ma foi… il n’y a rien de mal à ça.
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