Une étude récente menée par l’Institut National des Recherches Sportives et Sociales (INRSS) vient de dévoiler une vérité que beaucoup de traileurs préfèreraient ignorer : poser la question “Tu connais pas l’UTMB ?” à plusieurs reprises ferait de vous un être particulièrement détestable. L’étude, qui se penche sur les interactions sociales entre coureurs et non-coureurs, met en lumière un comportement irritant pour la majorité des Français.
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L’UTMB, un sujet qui fâche ?
L’enquête a été réalisée sur un panel de 100 participants confrontés à cette question récurrente. Les réactions sont sans équivoque : 15% ont répondu sobrement par un “Bah non”, tandis que 30% ont répliqué avec un certain agacement, du style “Bah tu connais tout ce qui existe toi ?”. Pire encore, 55% des interrogés ont manifesté une exaspération telle qu’ils ont quitté la conversation ou mis fin abruptement à l’échange.
L’étude a également testé d’autres variantes de ce schéma, telles que : “Tu connais pas François D’Haene ?” ou “Jamais entendu parler du Tor des Géants ?” avec des résultats similaires, prouvant que la communauté du trail, malgré sa bienveillance, peut parfois tomber dans un excès de zèle.
Pourquoi ce comportement agace tant ?
Trois facteurs principaux expliquent cette irritation croissante parmi les non-initiés :
- Le ton condescendant souvent adopté par les traileurs passionnés.
- La répétition de la question, comme si l’interlocuteur n’avait pas bien entendu ou compris la première fois.
- Le sentiment de supériorité que cela génère chez celui qui pose la question, face à un interlocuteur qui ne partage pas ses connaissances.
“Personne n’aime être pris de haut, surtout sur des sujets de niche comme le trail,” explique Marie Tranchant, psychologue du sport et co-auteure de l’étude. “Ce ton méprisant est l’une des principales sources de tensions.”
Un comportement classé parmi les plus détestables
Sur l’échelle de la détestabilité élaborée par l’INRSS, répéter la question “Tu connais pas l’UTMB ?” se classe en 12e position. Cela arrive juste après les collègues qui demandent “T’as pris ton après-midi ?” lorsque vous quittez le bureau à 17h50. À titre de comparaison, cela devance les récits interminables de traileurs qui décrivent chaque virage de leur dernière course, du kilomètre 1 au kilomètre 90.
Des ateliers de sensibilisation pour calmer les ardeurs post-trail
Face à cette avalanche de discussions prolongées sur des séances au seuil, des montées interminables ou encore des gels énergétiques au goût douteux, certains organisateurs de trails envisagent de mettre en place des tables rondes de sensibilisation. Le but ? Apprendre aux traileurs à raconter leur expérience de manière concise et à ne pas monopoliser les discussions après une course.
Il n’est pas rare de voir des traileurs monopoliser une conversation pendant des heures, partageant en détail leurs efforts dans des séances de côte, leur gestion du ravitaillement, ou leur stratégie pour le segment final. “Franchement, après une course, je n’ai pas envie d’entendre pendant trois heures quelqu’un raconter comment il a géré sa montre GPS,” confie Emma, une traileuse expérimentée. Laurent Magret, président du Collectif National des Organisateurs de Trails (CNOT), reconnaît la nécessité de ces tables rondes : “Les discussions d’après-course peuvent devenir pénibles. Tout le monde n’a pas besoin de connaître chaque détail du 23e kilomètre.”
Un programme en 5 points pour des récits plus digestes
Ces ateliers proposeront des règles de base pour aider les coureurs à mieux communiquer leur expérience :
- La règle des 5 minutes : apprendre à résumer son expérience de trail en cinq minutes, sans entrer dans des détails techniques interminables.
- Lire la salle : savoir repérer les signes d’ennui chez ses interlocuteurs (bâillements, regards dans le vide) et savoir changer de sujet à temps.
- L’art du résumé : privilégier les moments forts et éviter de raconter comment vous avez dû changer vos lacets pour la troisième fois au 45e kilomètre.
- Partage collectif : encourager un échange de récits pour que tout le monde puisse s’exprimer brièvement.
- Ne pas abuser des références trop pointues : tout le monde ne connaît pas la GTWS, François D’Haene ou les gels goût malabar.
Certains traileurs apprécient l’idée de ces ateliers, surtout ceux qui ont déjà été victimes de récits interminables. Cependant, d’autres, comme Jérôme, coureur chevronné, estiment qu’il s’agit d’un excès de contrôle. “J’ai le droit d’être fier de mes courses. Si les autres ne sont pas intéressés, ils n’ont qu’à le dire.”
Ces ateliers pourraient être intégrés aux briefings d’avant-course pour encourager des échanges plus équilibrés et agréables lors des moments de convivialité. “Nous voulons que chacun puisse partager ses aventures, mais de manière concise et respectueuse,” conclut Laurent Magret.
Avec ces tables rondes, les organisateurs espèrent préserver l’esprit de camaraderie tout en limitant les récits sans fin. Une initiative qui pourrait bien sauver quelques soirées post-trail de la monotonie… et éviter à certains de se transformer en “êtres détestables”.
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