Entraînement et compétition sont deux aspects complémentaires mais distincts de la préparation d’un traileur. L’une des règles fondamentales en matière d’entraînement est de ne jamais courir autant, voire plus, que la distance que vous prévoyez de couvrir le jour de la course. Cela peut sembler paradoxal pour certains, car l’idée de “s’entraîner plus dur que la course” est répandue, mais elle peut avoir des conséquences négatives sur la performance et la récupération. Décryptons pourquoi cette stratégie est inefficace et comment s’entraîner intelligemment pour atteindre vos objectifs en compétition.
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La surcompensation et le rôle de la récupération
Le principe de base de l’entraînement est d’imposer un stress progressif à votre corps, suivi de phases de récupération qui permettent à votre organisme de s’adapter et de devenir plus fort. Si vous courez des distances équivalentes ou supérieures à votre compétition cible, vous risquez de dépasser les capacités de récupération de votre corps, ce qui peut entraîner une fatigue chronique, des blessures ou un épuisement général. La performance le jour J en pâtira, car vos muscles n’auront pas eu le temps de se régénérer pleinement.
Le surentraînement est un risque majeur, surtout en trail où les longues distances et les terrains variés ajoutent une charge supplémentaire au système musculaire et articulaire. Une récupération inadéquate compromet non seulement votre progression, mais augmente également les risques de blessures de fatigue, comme les tendinites, les fractures de stress ou les inflammations musculaires.
Moins, c’est plus : la science de l’intensité
Plutôt que de se concentrer sur la distance, il est plus efficace de travailler l’intensité et la spécificité. Cela signifie que vous pouvez diviser votre entraînement en segments plus courts mais plus intenses pour imiter les conditions de la course. Par exemple, un traileur qui se prépare pour un ultra-trail de 50 km bénéficiera davantage de séances de 20 à 30 km sur des terrains variés, avec des montées techniques et des descentes rapides, plutôt que de courir 50 km en une seule sortie.
L’entraînement à haute intensité permet de renforcer le système cardio-vasculaire, d’améliorer la VO2 max et de travailler la puissance musculaire sans accumuler une fatigue excessive. De plus, cela aide à simuler les moments clés de la course, comme les relances en montée ou les accélérations en descente, sans pour autant épuiser l’organisme.
Préparer le corps, mais aussi l’esprit
L’un des défis majeurs en trail est la gestion mentale de la distance. Beaucoup de traileurs craignent de ne pas être prêts pour leur course s’ils n’ont jamais couru la distance complète en entraînement. Pourtant, s’entraîner à des distances inférieures, mais en travaillant l’endurance mentale (comme en visualisant le parcours ou en effectuant des répétitions sur terrain technique), permet de mieux gérer l’aspect psychologique de la course. Votre esprit doit être aussi prêt que votre corps, mais cela ne signifie pas le pousser à bout avant le jour J.
Le rôle des sorties longues stratégiques
Les sorties longues restent essentielles pour habituer votre corps à des efforts prolongés, mais elles doivent être intelligemment dosées. Une bonne règle est de ne pas dépasser 70 à 80 % de la distance visée lors de la compétition. Cela signifie que si vous vous préparez pour un ultra de 80 km, vos sorties longues en entraînement ne devraient pas dépasser 60 à 65 km. Ces sorties doivent inclure des variations de terrain, des montées et des descentes, ainsi qu’un travail sur la gestion de l’énergie et de l’hydratation.
L’importance de l’entraînement croisé
Pour éviter de trop solliciter votre corps avec de longues distances, l’entraînement croisé (vélo, natation, musculation) est une excellente option. Il permet de travailler la force, la souplesse et l’endurance sans les impacts répétitifs de la course à pied. Cela renforce les muscles stabilisateurs et améliore la condition physique générale, tout en réduisant le risque de blessures liées à la surcharge.
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