Le “run du 1er janvier”
Après les bilans Strava, les internautes nous gratifient de leur “run du 1er janvier” : pourquoi ils font ça ??
run du 1er janvier – entre besoin de reconnaissance et quête de renouveau
A l’approche de Noël, les réseaux sociaux se remplissent de “bilans Strava“, de photo de “merci papa noel“et le lendemain de la Saint Sylvestre les coureurs affichent fièrement leur “run du 1er janvier”. Pourquoi cet engouement, alors même que beaucoup sortent d’une soirée festive marquée par des excès alimentaires ou alcooliques ? Étudions ce phénomène à la croisée de la sociologie et de la psychologie.
run du 1er janvier
Une vitrine sociale : la quête de reconnaissance
Les publications du “run du 1er janvier” sur les réseaux sociaux ne sont pas anodines. Elles répondent à un besoin de reconnaissance et de valorisation dans une société où le sport est souvent perçu comme un marqueur de discipline et de santé.
- L’effet Strava et la compétition sociale
En postant leur première activité sportive de l’année, les coureurs s’inscrivent dans une compétition implicite. Il s’agit de montrer qu’ils commencent l’année du bon pied, même après une nuit difficile. Cette mise en scène valorise leur capacité à rester actifs et disciplinés, créant ainsi un contraste avec ceux qui préfèrent rester au lit. - Une appartenance à une communauté
Partager son “run du 1er janvier” sur Strava ou Instagram permet aussi de se connecter à une communauté. Cela montre une volonté d’afficher des valeurs communes : dépassement de soi, constance et quête d’amélioration personnelle. - Une réponse à la pression sociale
Le 1er janvier est souvent associé à des résolutions. Courir dès ce jour symbolise une promesse publique de s’engager dans un mode de vie actif, ce qui peut renforcer l’estime de soi grâce aux retours positifs des pairs.
Un besoin psychologique : purifier l’année passée et se projeter
Sur le plan psychologique, courir le 1er janvier va bien au-delà de l’exercice physique. Il s’agit d’un acte chargé de symboles.
- Une forme de catharsis
Après une soirée marquée par des excès, la course à pied peut être perçue comme une manière de se purifier, de “nettoyer” son corps et son esprit. Elle aide à évacuer la culpabilité liée à ces excès et à rétablir un équilibre. - Un acte symbolique de renouveau
Le passage au Nouvel An est un moment propice aux bilans et aux nouvelles résolutions. Courir le 1er janvier devient alors une manière d’incarner physiquement cette volonté de changement. En affrontant la difficulté (gueule de bois, fatigue), le coureur se prouve qu’il est capable de commencer l’année avec force et détermination. - Un mécanisme pour contrer l’anxiété
La course agit comme un anti-stress naturel. Pour certains, elle permet de contrer l’anxiété associée à l’incertitude de la nouvelle année. Elle crée une sensation immédiate de contrôle sur leur vie, un élément rassurant dans un contexte de renouveau.
Entre validation et quête de soi
Si le “run du 1er janvier” peut sembler anodin ou superficiel, il révèle des dynamiques sociales et psychologiques complexes. Il oscille entre une volonté d’affirmer sa place dans la communauté et un besoin intime de se recentrer après le chaos des fêtes. Ce phénomène souligne combien le sport dépasse souvent le cadre purement physique pour s’inscrire dans des enjeux de reconnaissance, de symbolisme et de bien-être mental.
Alors, que vous soyez adepte ou observateur amusé de ces publications, retenez que derrière chaque photo se cache une histoire de motivation, de dépassement de soi, et parfois même de recherche de sens. Et vous, courez-vous le 1er janvier ? Si oui, pour quelle raison ?
Sources, un phénomène étudié et documenté
Plusieurs études confirment l’impact de l’exercice physique sur le bien-être psychologique.
- Selon une étude publiée dans la revue Frontiers in Psychology, l’activité physique régulière améliore l’estime de soi et réduit le stress perçu.
https://www.frontiersin.org/articles/10.3389/fpsyg.2018.02597/full - Une étude du Massachusetts Institute of Technology (MIT) a démontré que la course à pied est “socialement contagieuse” : les performances partagées en ligne influencent directement l’activité des autres coureurs, les incitant à courir davantage pour égaler ou surpasser leurs pairs.
https://mitsloan.mit.edu/ideas-made-to-matter/turns-out-exercise-contagious - De plus, selon une enquête de Sports Insiders, 65% des utilisateurs de communautés sportives en ligne déclarent que leur participation a un impact positif sur leur motivation. Le sentiment d’appartenance à une communauté transforme l’activité physique en une expérience sociale enrichissante, renforçant l’engagement et la persévérance des coureurs.
https://www.sports-insiders.net/blog/comment-les-communautes-sportives-influencent-elles-notre-engagement-dans-le-sport
Ces éléments confirment que le “run du 1er janvier” n’est pas qu’un simple phénomène de mode, mais bien une pratique influencée par des mécanismes psychologiques et sociaux profonds.
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