Cette entorse est très rarement une lésion isolée, elle est le plus souvent une complication d’une entorse de cheville classique.
A ce titre, elle passe souvent inaperçue dans un premier temps.
LA LESION :
Elle se caractérise, dans les suites d’une entorse, par la persistance, de plusieurs signes pouvant d’ailleurs être associés :
- des douleurs persistantes de la cheville ou de l’arrière-pied, dans les activités sportives, voire lors de la marche ou même simplement de la mise en appui après une période de repos,
- une instabilité récidivante caractérisée par des « torsions » répétitives, des « faux-pas », principalement en terrain inégal…
Les deux photos montrent bien la proximité des zones articulaires qui expliquent la difficulté de diagnostic précis dans un premier temps, et la nécessité d’un examen très précis, en phase secondaire, pour mettre en évidence cette lésion.
LES RISQUES :
En plus de cette instabilité douloureuse, et des risques de chutes de plus en plus fréquents, c’est justement le passage à la chronicité qui est la plus à redouter, avec au final le danger de fracture malléolaire, imposant alors non seulement une immobilisation plâtrée et ses conséquences sur la saison sportive, mais parfois même un acte chirurgical secondaire pour reconstituer un complexe articulaire de cheville enfin stable (ligamentoplastie)…
LE TRAITEMENT :
Quand le diagnostic est posé, une thérapeutique simple peut non seulement amener un soulagement radical, mais surtout restaurer une stabilité articulaire au moins acceptable, à la condition précisément d’avoir évité l’aggravation et/ou les récidives :
- manipulations ostéopathiques ciblées sur l’articulation sous-astragalienne (« pompages articulaires », défibrosage capsulo-ligamentaire, etc…)
- massage transversal profond (MTP) des zones latérales de l’articulation (le ligament « en haie » est inaccessible en raison de sa profondeur anatomique)
- physiothérapie (ultra-sons, ondes de choc, etc…)
- rééducation proprioceptive +++ (plateau de Freeman, trampoline, matelas mousse, MyoluxSoft ™, etc….)
LA PREVENTION :
Compte-tenu des risques de récidives et d’aggravation, de la relative difficulté thérapeutique des complications et du la lourdeur des traitements radicaux pouvant en résulter au final, on aura compris que la meilleure attitude est, comme toujours, la prévention précoce +++.
Autrement dit, et tout simplement, toute entorse de cheville doit faire l’objet, surtout si les signes « douleur traînante et/ou sensations d’instabilité » se manifestent, d’un diagnostic précis sans attendre, et de la mise en œuvre immédiate d’une auto-rééducation proprioceptive +++ très simple (et permettant très vite une reprise de la foulée).
Le seul espoir de raccourcir la durée d’exclusion de sport et de préserver au mieux les suites fonctionnelles en évitant les traitements plus lourds et plus agressifs !!…
© Daniel DUBOIS – Ostéopathe du sport – 2012
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