Nous évoquions il y a quelques jours le syndrome Red-S pour évoquer l’inégalité hommes-femmes face à cette menace silencieuse. Nous allons ici l’évoquer un peu plus en profondeur. Car lorsque l’on parle de menace silencieuse, nous pesons nos mots.
syndrome Red-S
syndrome Red-S : ainsi que nous le disions, le déficit énergétique relatif dans le sport (dont l’acronyme anglais donne Red-S) émerge lorsque le déséquilibre entre énergie dépensée et énergie accumulée est trop important.
Quand on parle de dépense en énergie, on pensera essentiellement aux entraînements (même s’il y a plus de choses que ça). A contrario, quand on parle d’énergie accumulée, on pensera à notre alimentation, à notre hydratation, à notre sommeil, voire à notre gestion du stress.
Vous l’aurez compris, l’enjeu d’une bonne santé est le maintien d’un bon équilibre entre les deux. Aussi, sur du long terme, courir pour avoir un déficit calorique sur une journée n’est vraiment pas une bonne idée. Pourquoi ? Simplement parce que ce déséquilibre répété va pousser votre corps à aller puiser dans ses réserves, ce qui générera divers dérèglements hormonaux
Sur le corps, ses effets peuvent être assez dévastateurs, bien que pernicieux.
Pernicieux, car ça arrive progressivement. Il va perturber le développement des muscles et des os ; et fatalement, vous allez penser aux fractures de fatigue. Et vous aurez raison. On avait évoqué les troubles menstruels, ils sont bien sûr également en première ligne.
En parallèle à cela, ce syndrome va altérer vos performances sportives, avec une baisse des performances, de la qualité de la récupération, des bénéfices du sport sur l’organisme. Dès lors, coucou la blessure !
S’il n’y avait que ça, on pourrait presque dire que ça irait encore. Sauf que l’impact psychologique n’est pas en reste. Vous serez plus sensible, plus à fleur de peau, plus irritables, moins motivés, plus tristes… Bref, ça aura un impact très négatif sur la gestion de vos émotions (et quand on voit à quel point les gens deviennent idiots dès lors qu’il s’agit d’apprendre à se gérer, on peut se dire que ça craint).
A quel moment commencer à s’inquiéter ? Paradoxalement, c’est plus à facile à déceler chez les femmes (c’est aussi peut-être pour ça qu’on dit qu’elles sont quatre fois plus touchées) puisque l’absence de règles arrive assez vite. Même si c’est plus compliqué à voir, il faudra prendre en compte la fatigue, la baisse de performances, la perte de poids, des blessures et maladies régulières, des fractures de fatigue, voire des troubles de la concentration.
Le problème, c’est que tout le monde peut être touché par ce syndrome (même si en moyenne, les femmes sont quatre fois plus touchées). Il faut également faire attention aux plus jeunes ; déjà qu’en pleine croissance, ils ont besoin d’un apport énergétique supplémentaires, il ne faut pas sous-estimer l’intensité des entraînements.
Une fois que l’on a dit ça, qu’est-ce qu’on peut faire ?
La première chose est d’en parler à son médecin, qui vous aiguillera au mieux pour vous aider à corriger le déséquilibre évoqué plus haut. Souvent, la prise en charge est multiple ; un coach pour vous apprendre à gérer vos préparations et ne pas en faire trop, un diététicien spécialisé dans le sport afin de rééquilibrer la balance entre dépense et consommation, éventuellement un médecin du sport au début, et pourquoi pas un psychologue du sport ; car ce syndrome peut aussi cacher l’un ou l’autre mal-être.
L’enjeu général étant de se rappeler que c’est en étant dans les meilleures conditions (tant physiquement que psychologiquement) qu’on pourra performer sur du long terme. Et le long terme est très important ici.
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