Le niveau baisse sauf chez les élites
Augmentation du gap entre le peloton et les élites
C’est quelque chose d’assez factuel qu’il est assez aisé d’observer ces derniers temps, à savoir une augmentation du gap entre le peloton et les élites : tandis que le peloton a tendance à courir de moins en moins vite, les élites vont de plus en plus vite. Il suffit de regarder les durées médianes sur ultra, elles ont tendance à baisser, alors qu’en parallèle, les élites commencent à aller chercher les records (pas forcément les battre, mais au moins les chercher).
Avons-nous affaire à une tendance ponctuelle, ou a contrario à une lame de fond plus structurelle ? Ou encore, s’agit-il d’une évolution logique ? Eh bien, un peu des trois, et voyons en quoi.
Une tendance ponctuelle
Difficile de ne pas avoir en tête l’année et demi covid qu’on a passée. Les entraînements n’ont pas été les mêmes.
En effet, sans compétition, c’est plus difficile de progresser. Alors d’un côté, la reprise a donné des ailes aux élites (forcément, ils étaient remontés comme pas permis) et d’un autre côté, les pelotons ont été à l’arrêt pendant longtemps, devant reprendre progressivement.
Une tendance structurelle
En prenant un peu de hauteur et de recul, nous pouvons lier ce constat à l’ouverture et à la généralisation du trail à plus de monde.
C’est tout à fait logique : dès lors que vous avez plus de monde qui débute simultanément, eh bien le niveau baisse. On ne va pas demander à des personnes qui commencent dans le trail d’être performantes tout de suite, ce serait complètement stupide. On commence, on s’entraîne, on travaille, et on progresse.
Ce qui fait penser que c’est plutôt une tendance structurelle est que nous avons déjà vu cela, mais pas en trail. SI vous vous souvenez bien, entre 2014 et 2017 (à la grosse louche), on a eu l’âge d’or du marathon. De mémoire, c’est en 2015 que sur le marathon de Paris, il y avait le plus de « puceaux » dont c’était la première fois. Et ça n’a pas loupé, c’est là que le temps moyen du peloton a été le plus bas. Et les années suivantes, ça a un peu remonté. Alors pas des minutes et des minutes, mais la tendance était là.
On entendra forcément hurler au loup quelques sectaires qui vont saigner du nez parce qu’ils vont avoir la sensation qu’on dévalue « leur » sport. Ce qui est bien sûr complètement ridicule et qui montre une fermeture d’esprit en totale contradiction avec leurs pseudo valeurs lié à l’esprit trail (qui soit dit en passant, n’existe pas) ; ironique, non ?
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