Le Dernier Homme Debout en Vendée – Une boucle infinie et inutile ?
Le Dernier Homme Debout
Le Dernier Homme Debout = pfff
Ce week-end, en Vendée, s’est tenue une épreuve un peu spéciale : Le Dernier Homme Debout. Une course où l’objectif n’est pas de traverser un paysage grandiose, ni même d’atteindre une ligne d’arrivée, mais de tourner en rond… littéralement. Le concept ? Réaliser une boucle d’environ 6,7 km à chaque heure, et recommencer jusqu’à ce qu’il ne reste qu’un coureur capable de se tenir debout. Après 24 heures d’effort, deux participants ont décidé de finir main dans la main, laissant le chrono s’arrêter sur un « match nul ». Mais soyons honnêtes : cette conclusion pose de sérieuses questions sur le sens et l’intérêt de ce type d’épreuve.
Tourner en rond : une métaphore de la vie moderne ?
Au départ, l’idée du Dernier Homme Debout intrigue. On pense à une lutte acharnée, une démonstration de résilience et une bataille mentale pour surmonter l’épuisement. Mais en réalité, que reste-t-il ? Une bande de traileurs qui tournent en rond pendant des heures, sur un parcours monotone, sans fin ni véritable destination. Cela ressemble davantage à une répétition absurde qu’à une épreuve de trail. Où est l’aventure ? Où est le dépassement de soi face aux éléments naturels ? Ce genre de course ne célèbre pas le sport en plein air, il enferme les coureurs dans une boucle sans âme. Autant courir sur un tapis roulant.
Pas de gagnant, donc pas de sens ?
Le point culminant de cette édition 2024 a été la décision des deux derniers coureurs, Yohan Nézan et Jean Blancheteau, de finir ensemble, main dans la main, sans qu’un vainqueur soit désigné. On pourrait saluer ce geste comme une belle preuve de solidarité et d’amitié sportive. Mais au fond, cela ne fait que souligner l’absurdité de l’épreuve : après 24 heures de course, aucune conclusion, aucun triomphe, aucun vainqueur. Alors, à quoi bon ? L’essence d’une compétition est d’avoir un dénouement, une finalité. Ici, c’est comme si on tournait un film sans jamais écrire la dernière scène. Décevant, non ?
Une course d’ego ?
Ne nous voilons pas la face : ces épreuves, qu’on appelle les « Backyard Ultra », attirent avant tout des coureurs en quête de validation personnelle. Ce n’est pas l’amour du trail, des paysages ou de l’aventure qui motive les participants, mais plutôt le désir de montrer qu’ils peuvent tenir plus longtemps que les autres, même si cela signifie courir sur une boucle ennuyeuse pendant des heures. C’est une course où l’on mesure l’ego bien plus que la performance.
Et le public dans tout ça ?
Pour les spectateurs, l’intérêt est également limité. Voir les coureurs passer au même endroit toutes les heures n’a rien de captivant. Pas de sprint final, pas de suspense, juste un enchaînement de boucles qui finit par lasser. Même les supporters les plus fervents doivent se demander pourquoi ils sont là. Une épreuve de trail devrait inspirer, émerveiller. Ici, il n’y a ni l’un ni l’autre.
Une épreuve qui manque de l’essence des vraies Backyard
La France compte déjà plusieurs Backyard (et certaines s’efforcent d’être plus proches du format original), mais ici, le cadre aseptisé et l’absence de défis naturels réels ternissent l’expérience. On est loin de la philosophie de l’épreuve américaine imaginée par Lazarus Lake.
Aux États-Unis, une Backyard Ultra, c’est une épreuve d’endurance brute, où chaque boucle est un duel face à des sentiers imprévisibles et des terrains accidentés. La nature y joue un rôle central, devenant un adversaire redoutable : montées abruptes, descentes techniques, obstacles naturels… Rien n’est laissé au hasard. Chaque boucle est un véritable défi, où les coureurs doivent composer avec la fatigue, l’obscurité, le froid ou la chaleur, et l’inconnu du terrain. Ici, il n’y a pas de place pour la monotonie d’un parcours plat et balisé. Cette version originelle ne teste pas seulement les limites physiques des participants, mais aussi leur mental, leur résilience et leur capacité à se reconnecter à une nature indomptable. C’est un combat à la fois contre soi-même et contre les éléments, imprégné d’un profond esprit de communion avec la nature sauvage.
En France, malgré plusieurs initiatives, on reste souvent dans une version plus accessible, presque “lisse”. Mais si le Dernier Homme Debout aspire à rendre hommage à ce format, il devrait se réinventer : proposer des terrains variés, inclure des éléments naturels imprévus et offrir une véritable immersion dans l’essence de l’ultra. Sinon, on risque de continuer à tourner en rond, au sens propre comme au figuré.
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