La vitesse en trail
Dans la course à pied en général (et j’ai l’impression que c’est encore plus le cas dans le trail), il y a tout un courant de coureurs qui remettront en question la légitimité, l’utilité et l’importance de la vitesse.
Généralement, ce sont des personnes qui ont été « obligées » de renoncer à être rapides (pour le dire pudiquement) ou des personnes qui ont décrété qu’elles étaient nulles et qui rejetteront la vitesse.
En trail, la vitesse de course et la vitesse de récupération
La progression en trail passe forcément par plus de vitesse. Plus précisément par deux conceptions de la vitesse. Je m’explique. En général, on mesure les progrès qu’on fait en comparant le temps qu’on fait sur une course d’une année sur l’autre. Ce n’est pas rien, mais ce n’est pas tout ! Car si la vitesse de course est importante, il ne faut pas oublier de mesurer la vitesse de récupération. Je vous donne un exemple pour cela. Vous décidez de faire un semi marathon, que vous finissez en 1h40. Bravo, c’est super ! Mais après, vous avez des courbatures et des douleurs de dingue, vous avez mal partout pendant deux semaines et mentalement, vous êtes complètement à plat pendant un mois. L’année d’après, vous vous attaquez au même semi, rebelote, vous faites 1h40. Sauf que là, pas de courbatures, pas trop de douleurs, et deux jours après, vous êtes de nouveau en train d’arpenter les trottoirs de votre ville. Et ben mine de rien, c’est une progression importante dans votre vitesse de récupération. Et en général, quand on progresse, on alterne les deux types de progression.
La vitesse, mais pas seulement
Comme dit en titre, la vitesse, on ne s’en fout pas. Elle est importante si elle est conjuguée à d’autres facteurs, comme celui de la patience. Car qui dit progression en vitesse dit patience, beaucoup de patience. Vous ne pourrez pas progresser sur semi marathon tous les deux mois, au risque de vous péter quelque chose ou de vous faire une rupture du mental. Egalement, la vitesse est importante pour autant qu’on ne se trompe pas d’adversaire. Elle est capitale si l’on se confronte à soi-même (et encore, sur le même parcours d’une année sur l’autre). Quand on se confronte aux autres, c’est déjà plus relatif ; il y a tellement de facteurs extérieurs sur lesquels on n’a pas d’emprise que c’est difficile de donner du sens à tout affrontement.
Plaisir, performance, vitesse
En guise de conclusion, j’aimerais insister sur le fait qu’il n’est absolument pas nécessaire d’être quelqu’un de rapide pour avoir l’ambition de progresser. Si vous êtes lent et que quelqu’un vous dit que ça ne sert à rien de vous entraîner, car vous resterez lent, courez trente kilomètres, enlevez vos chaussures et faites les sentir à cette personne.
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