Véritable série noire pour les montagnes françaises ces dernières semaines. Après une femme de 44 ans décédée dans une avalanche, un homme de 36 ans décédé d’une chute à snowboard et un adolescent de 13 ans emporté lui aussi par une avalanche, c’est aujourd’hui un traileur expérimenté de 40 ans dont on a appris la disparition.
décès trail
décès trail : le déroulé de ce fait divers semble à la fois simple et d’autant plus tragique.
Cet homme de 40 ans, originaire de la région bordelaise et féru de trail était en vacances dans les Pyrénées non loin de Tarascon-sur-Ariège entre les fêtes avec un groupe d’amis trailers. Parti depuis la commune d’Arignac ce samedi 28 décembre vers 9h en direction du roc de Sédour, il avait donné de ses nouvelles par messages à sa famille au cours de la journée. A 14 heures il avait même adressé un message à sa fille aînée indiquant qu’il comptait être rentré une heure plus tard.
Mais peu après, des habitants de de Tarascon-sur-Ariège et de Surba, la commune au pied de la barre rocheuse de Sédour, ont contacté la gendarmerie après avoir entendu des appels au secours, puis un bruit d’éboulement. Prenant immédiatement l’information très au sérieux, les militaires du peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Savignac-les-Ormeaux ont aussitôt lancé des recherches, sans succès. C’est un deuxième appel aux sapeurs-pompiers passé vers 16 heures par les proches du traileur qui a permis de relancer les recherches. Inquiets de ne pas le voir revenir à l’horaire prévu, ils ont pu donner le tracé que le coureur avait prévu d’emprunter. Travaillant en étroite collaboration avec les pompiers, le PGHM a pu immédiatement engager de nouvelles recherches sur une zone plus étroitement circonscrite.
Durant plusieurs heures, l’hélicoptère du PGHM a survolé la zone avec l’appui d’un autre engin de la brigade aérienne de Toulouse équipée d’une caméra thermique. C’est finalement vers 18 heures que le corps sans vie du traileur a pu être localisé, au pied d’une barre rocheuse, caché dans un massif de buis qui avait empêché sa localisation dans un premier temps. Les secouristes l’ont récupéré après avoir été hélitreuillés. Une enquête est ouverte sous l’autorité du procureur de la République de Foix pour déterminer les circonstances du drame : malaise, éboulement ou chute. Un examen du corps par un médecin légiste doit être pratiqué dans les prochains jours.
“Il a dû monter du côté d’Arignac, puis longer la crête. De loin, ça ne paraît pas impressionnant, mais c’est une falaise avec une bonne hauteur”, explique le premier adjoint de la commune de Surba, Georges Marrot, qui s’est rendu sur place.
Selon le lieutenant Jean-Marc Galin, qui dirige le PGHM de Savignac-les-Ormeaux, l’homme a très probablement glissé sans pouvoir se retenir après s’être engagé sur un éboulis situé au-dessus de la barre. La chute, d’une hauteur d’environ 80 mètres, lui a été fatale.
En tant que traileurs, nous avons une pensée tout particulière pour les amis et la famille de ce coureur, à qui nous présentons toutes nos condoléances.
Ce nouvel accident dramatique survient dans une période particulièrement meurtrière pour les usagers de la montagne. En moins d’un mois, les tragédies se succèdent dans les montagnes françaises. Un couple d’Espagnols a disparu dans le secteur du pic de Rulhe et dont les corps n’ont toujours pas été retrouvés, une femme de 44 ans décédée dans une avalanche à La Norma, en Savoie, un homme de 36 ans étouffé par la neige après une chute en snowboard à Flaine, en Haute-Savoie, un adolescent de 13 ans emporté lui aussi par une avalanche le jour de Noël aux Arcs 2000 dans le massif de la Vanoise, la série noire s’allonge tristement.
“On peut toujours se mettre dans une situation impossible, ça arrive tout le temps. Mais dans ce cas, la meilleure chose à faire est de s’arrêter et d’appeler les secours”, rappelle le lieutenant Galin. Avec lui, nous souhaitons appeler tous les amoureux de la montagne à la plus grande vigilance. La montagne est belle mais aussi et surtout dangereuse, surtout en conditions hivernales. Mieux vaut toujours annuler ou reporter une sortie. Sur ce même week-end, dans les Pyrénées, l’un des meilleurs alpinistes français, Charles Dubouloz a préféré annuler son expédition. « Mon plan initial était de passer quelques jours à escalader seul sur cette montagne mystique. J’ai remarqué que la glace sur le rocher est parfaite pour glisser, pas pour grimper… J’ai tout donné mais les conditions étaient trop délicates. »
Prudence encore et toujours.
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