L’annonce avait de quoi faire rêver : courir aux côtés de Kilian Jornet sur la Western States 100, l’ultra le plus mythique d’Amérique. Il suffisait de postuler via un formulaire mis en ligne par sa marque NNormal, et espérer être tiré au sort parmi plus de 1 000 candidatures. Un casting mondial, ouvert à tous ? Sur le papier, oui. Mais dans les faits, tout laisse penser que le choix était déjà fait dès le début.
Kilian Jornet
Kilian Jornet, son choix “spontané” un peu trop parfait
Le nom est tombé : Anthony Fagundo sera le pacer de Kilian Jornet. Coureur californien, vainqueur de la Georgia Death Race 2025, habitué du terrain, UTMB Index de 748… Bref, un profil impeccable. Trop impeccable ?
Difficile de croire qu’un inconnu complet, sans expérience locale ni performance de haut niveau, aurait pu être sélectionné. Ce n’est pas une critique envers Anthony – qui est clairement le bon choix – mais une question légitime sur la transparence de l’opération.
Un coup de communication parfaitement orchestré
En quelques jours, NNormal a généré un buzz mondial : des milliers de candidatures, des relais médias, un storytelling émotionnel autour d’un “casting ouvert”. Résultat ? Toute la communauté trail s’est mobilisée, partagée entre excitation et espoir. Mais à l’arrivée, le choix d’un coureur du coin, déjà performant, donne une impression de scénario écrit d’avance.
C’est une stratégie brillante – il faut le reconnaître. Mais elle soulève une gêne. Pas parce qu’elle est illégale. Pas parce qu’elle est injuste. Mais parce qu’elle laisse un petit goût de “c’était trop beau pour être vrai.”
Kilian Jornet : champion des sentiers, maître du timing
Ce n’est pas la première fois que Kilian Jornet montre son talent pour capter l’attention au bon moment.
2018 : annonce de sa première paternité pendant la Diagonale des Fous.
2024 : lancement du projet Alpine Connections pile pendant l’UTMB.
2025 : il annonce la naissance imminente de son troisième enfant la veille du Chianti Ultra Trail.
Et désormais : un casting viral, qui propulse NNormal et la Western States au sommet de l’attention… à quelques jours de la course.
Une histoire à succès, mais pas si “ouverte” que ça
Personne ne remet en cause les qualités d’Anthony Fagundo. Il a l’expérience, le niveau, et c’est probablement le meilleur choix pour seconder Kilian sur les 30 derniers kilomètres.
Mais il est aussi la preuve que ce genre d’opération “ouverte à tous” reste souvent très encadrée. Une belle vitrine, mais derrière la vitre, tout est déjà bien rangé.
Conclusion
On ne parle pas ici de mensonge, ni même de manipulation. Simplement d’une opération de communication habilement emballée, qui a fonctionné à merveille. On s’est tous pris au jeu. Et maintenant qu’on connaît le dénouement, il est permis de sourire, et de se dire que Kilian Jornet reste aussi redoutable en storytelling qu’en descente technique.
Lire aussi
- Interdiction OFFiCIELLE et DÉBILE de courir avec son chien sans laisse, même en pleine nature !
- GPS : Polar va sortir une nouvelle montre pour faire de l’ultra-trail
- En quoi François d’Haene aurait triché sur le Tor des Géants ? C’est quoi le problème exactement ?
- Comment s’entraine Kilian Jornet pour la Western States ?
- GR20 : les pacers ont-ils fait perdre Xavier Thevenard ?
- Cet article relève de l’analyse journalistique et de la liberté d’expression, dans le respect du droit à l’information. Il ne contient aucune affirmation diffamatoire, ne remet pas en cause l’intégrité des personnes citées, et ne prétend pas révéler des faits dissimulés. Toute formulation à tonalité critique ou interrogative relève d’une interprétation éditoriale, sans accusation ni mise en cause personnelle. Nous saluons le professionnalisme des athlètes et des organisateurs, et notre intention n’est nullement de nuire, mais d’éclairer les mécaniques de communication dans le monde du trail.