Le gouvernement envisage de restreindre les inscriptions aux courses de trail à une par an. Cette mesure vise à réduire les dépenses liées aux accidents et blessures de traileurs qui s’engagent sur des épreuves au-dessus de leurs capacités physiques. En effet, en France, les services d’urgence et de rééducation accueillent chaque année de nombreux traileurs blessés, alourdissant le déficit de la Sécurité sociale, estimé en 2024 à 17,5 milliards d’euros. Cette proposition suscite des avis partagés, mais pour les autorités, elle pourrait constituer un premier pas vers une économie substantielle.
D’après le ministère de la Santé, limiter chaque traileur à une course par an pourrait ainsi permettre de réduire les coûts de santé de 50 millions d’euros chaque année, l’équivalent de plusieurs milliers de journées d’hospitalisation évitées. Un coup de pouce notable pour les finances publiques, mais aussi un moyen de sécuriser davantage les participants en réduisant le risque de blessures graves.
Faire des économies sur le dos du trail : pour les organisateurs de trail, cette restriction suscite des craintes légitimes.
Limiter le nombre de participations risque de réduire les revenus générés par les inscriptions et les événements, notamment dans les régions les plus reculées.
Le directeur du collectif des organisateurs de trail, Laurent Magret, souligne que “les trails attirent chaque année des milliers de passionnés et font vivre de nombreux commerces et hébergements”.
Néanmoins, certains estiment que cette mesure pourrait également réguler un marché où les dossards partent souvent en quelques minutes, rendant l’accès difficile pour les amateurs.
L’exemple du Marathon du Mont-Blanc, où les inscriptions sont prises d’assaut chaque année, en est un cas révélateur. Avec près de 30 000 demandes pour seulement 2 000 dossards, les inscriptions s’écoulent en un temps record, suscitant frustration et déception chez de nombreux coureurs qui ne parviennent pas à obtenir leur place.
Selon les organisateurs, une limitation d’inscriptions pourrait ainsi permettre une meilleure répartition des coureurs sur plusieurs courses, tout en limitant les inscriptions impulsives qui mènent parfois à des abandons ou à des blessures évitables.
Des étapes législatives nécessaires avant adoption
Avant de devenir effective, cette loi devrait d’abord passer par plusieurs étapes :
– Examen en commission parlementaire – Pour discuter de l’impact économique et des alternatives.
– Vote à l’Assemblée nationale – Un vote est nécessaire pour valider la mesure, car il s’agit d’une restriction réglementaire nouvelle.
– Application progressive – Selon les premiers échos, une période de transition pourrait être mise en place pour permettre aux coureurs de s’habituer.
Sanctions juridiques
Les sanctions pour les contrevenants pourraient être significatives. Selon l’article R.412-51 du Code pénal, toute personne contrevenant à la nouvelle réglementation pourrait être condamnée à une amende de 1 500 euros, assortie de sanctions administratives, comme une interdiction temporaire de participer à des épreuves. Des mécanismes de contrôle des inscriptions seraient mis en place, croisant les données d’identification des coureurs sur les sites d’inscription pour vérifier qu’aucun participant n’a plus d’une course prévue.
Les coureurs étrangers ne seront pas concernés
Les participants étrangers ne seront pas soumis à cette restriction, une mesure destinée à préserver l’attrait touristique des événements internationaux comme l’UTMB, où les coureurs du monde entier viennent défier les sentiers alpins.
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