Inflation : la communauté trail s’indigne de l’augmentation du prix des purées énergétiques.
Ce n’est qu’une purée de fruits, mais elle met le feu aux réseaux. 3,25 € l’unité, pour un petit emballage souple censé vous porter jusqu’au bout de votre ultra. Il y a quelques mois encore, le même produit s’achetait à 1,99 €.
Et la colère des traileurs n’a pas tardé à grimper plus vite qu’un cardio en montée sèche. Car cette hausse n’est pas isolée. Elle cristallise une tension de fond : la sensation d’un sport qui glisse, lentement mais sûrement, vers une logique commerciale à outrance.
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Le trail a toujours cultivé une forme de sobriété. On court en pleine nature, on apprend à s’adapter, à faire avec ce qu’on a, à gérer son effort avec humilité. Mais depuis quelques années, tout semble s’accélérer. L’équipement devient de plus en plus sophistiqué, les prix flambent, et même la nourriture de course prend des airs de produit de luxe. Le cas des purées énergétiques, avec leurs hausses tarifaires stratosphériques, n’est que la partie visible de cette transformation.
Le coût des purées énergétiques en trail a augmenté
Une hausse de prix qui ne passe plus
Les marques mettent en avant des arguments techniques : meilleure digestibilité, texture pensée pour les efforts prolongés, ratio optimal de glucides simples et complexes, ajouts d’électrolytes, emballage refermable… Sur le papier, tout est calibré pour justifier le tarif. Mais dans les faits, de nombreux traileurs le disent sans détour : à l’usage, ces purées ne font pas la différence avec une simple compote à 0,30 €. Le goût est proche, la texture similaire, les apports glucidiques aussi.
Ce que les marques vendent, c’est une promesse. Celle de tenir plus longtemps, de mieux digérer, de ne pas vomir à 70 km d’une ligne d’arrivée. Une promesse utile, peut-être. Mais est-elle vraiment à ce prix ? Quand une sortie longue de 100 km impose une dizaine de ces purées, la facture grimpe vite à 40 ou 50 €… uniquement pour des fruits écrasés avec un peu de sodium. À ce stade, c’est moins la nutrition que le modèle économique qui devient indigeste.
Un refus grandissant de se faire avoir
Ce ras-le-bol n’est pas un simple coup de gueule de radins. Il traduit un besoin de cohérence. Car à mesure que le trail devient à la mode, les prix explosent dans tous les secteurs : inscriptions aux courses, nuits d’hôtel, billets d’avion, montres GPS, gels, barres et désormais purées. L’argument de l’innovation ne suffit plus à justifier des écarts de prix aussi violents. Et le consommateur, autrefois discret, prend désormais la parole.
Partout, les astuces se partagent : acheter des compotes pour enfants, préparer ses purées maison, investir dans des gourdes souples et réutilisables. Ce n’est pas seulement une question de budget. C’est un acte militant. Refuser de surpayer pour courir. Revenir à l’essentiel. Reprendre le contrôle de sa nutrition et de sa pratique.
Ce mouvement, qui peut sembler marginal, révèle un tournant. Le trail a été pris dans le même piège que d’autres disciplines outdoor avant lui : plus de monde, plus de business, plus de gadgets, moins de simplicité. Mais une frange de plus en plus large des coureurs commence à s’en détourner. Non pas par nostalgie, mais par lucidité.
À qui profite cette inflation ?
Il faut le dire clairement : ces hausses de prix ne tombent pas du ciel. Elles sont le résultat de stratégies commerciales assumées. Les marques profitent de l’explosion du marché du trail pour positionner leurs produits en « premium ». Et tant que ça se vend, le tarif monte. Le souci, c’est que ce sont souvent les mêmes coureurs qui paient toujours plus, pour courir toujours autant.
Ce système fonctionne sur un ressort bien connu : la peur de ne pas être prêt. Peur de mal manger, de se blesser, de rater sa course. Alors on achète. On se rassure avec un packaging rouge criard qui promet l’ultra-distance. Mais dans les faits, le vrai carburant du trailer reste la régularité à l’entraînement, la connaissance de soi, la capacité à écouter son corps. Pas un tube à 3,25 €.
Une nouvelle génération de coureurs plus lucide
Il y a un frémissement. Un début de bascule. De plus en plus de traileurs refusent d’adhérer à cette logique. Ils se réapproprient leur pratique, leur alimentation, leur logistique. Certains fabriquent eux-mêmes leurs encas. D’autres recyclent les gourdes pour bébé. D’autres encore ne jurent que par le solide : bananes, pain d’épices, dattes. Et les courses elles-mêmes, notamment les plus locales, commencent à s’adapter : ravitaillements simples, produits maison, circuits courts.
Ce n’est pas un retour en arrière. C’est un rééquilibrage. Un rappel que ce sport, né sur les sentiers, n’a pas besoin de céder à la logique du luxe. Le trail est une aventure humaine, pas une foire à la consommation.
En résumé, les purées ne sont qu’un prétexte. Ce qui est en jeu, c’est une identité.
Face à une inflation masquée sous couvert d’innovation, la communauté trail se réveille. Elle refuse de devenir une cible marketing captive. Elle réclame du sens, du concret, du vrai. Et peut-être que c’est par une simple purée qu’un nouvel état d’esprit est en train d’émerger : celui d’un trail plus libre, plus responsable, et plus fidèle à ses racines.
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Mention éditoriale : Cet article a été rédigé de bonne foi, dans un objectif d’information sur l’évolution des prix des produits énergétiques utilisés en trail et ultra-trail. Il ne vise en aucun cas à dénigrer une marque ou un distributeur en particulier. Les données et exemples évoqués le sont à titre illustratif pour nourrir une réflexion d’intérêt général sur les dérives économiques possibles dans le monde du trail.
L’image d’illustration a été générée par intelligence artificielle dans un but visuel non commercial et ne représente pas une situation ou une personne réelle.







