Et si courir un ultra ne suffisait plus ? Kilian Jornet vient d’annoncer un projet monumental pour septembre 2025 : relier les sommets de plus de 4 267 mètres (14 000 pieds) des États-Unis à pied et à vélo. Ce défi titanesque, baptisé States of Elevation, promet d’être l’un des plus engagés – et des plus inspirants – de sa carrière.
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States of Elevation : de la Western States aux sommets américains
À peine le temps de digérer sa 3e place sur la Western States 100 en juin dernier que Kilian change complètement de registre. Fini la course chronométrée sur un tracé balisé, place à l’exploration sauvage. L’objectif ? Relier les « fourteeners » (sommets à plus de 14 000 pieds) en totale autonomie, exclusivement par des moyens humains : la course à pied et le vélo.
Il prévoit de démarrer depuis Longs Peak, dans le Colorado, pour finir quelque part au sommet du Mont Rainier, dans l’État de Washington. Entre les deux ? Un enchaînement de montagnes techniques, de routes, de forêts, de chaleur, d’orage, de solitude et de dénivelé. Beaucoup de dénivelé.
72 sommets, 3 États, des milliers de kilomètres
Si le chiffre exact reste à confirmer, on parle de 72 sommets principaux à plus de 4 267 m, répartis entre :
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58 dans le Colorado
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12 en Californie
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2 dans l’État de Washington
Contrairement à ses précédents défis européens où les sommets étaient proches les uns des autres, ici les distances sont colossales, et les transitions entre chaque massif nécessitent parfois des centaines de kilomètres de vélo. Enchaîner les ascensions d’un bout à l’autre du pays sans assistance motorisée ? Personne ne l’a encore fait.
Une continuité dans sa quête de sens
Avec States of Elevation, Kilian Jornet poursuit une logique de projets où performance, nature et introspection se rejoignent. Après les Pyrénées 3000 en 2023 (177 sommets de plus de 3 000 m en 8 jours) et Alpine Connections en 2024 (82 sommets alpins à plus de 4 000 m reliés en 19 jours), ce nouveau défi s’inscrit dans une démarche plus longue, plus lointaine, plus philosophique.
L’athlète espagnol confie vouloir explorer l’Ouest américain « pour mieux comprendre la diversité de ses paysages, de ses cultures, et l’impact que l’homme peut avoir sur ces territoires sauvages ». Plus qu’un défi physique, c’est une immersion dans un territoire, un appel à ralentir, observer, ressentir.
Une performance… et un laboratoire scientifique
Fidèle à son approche globale de l’effort, Kilian s’entoure à nouveau d’une équipe scientifique chargée de mesurer les impacts de ce type de traversée sur son organisme. Température corporelle, sommeil, charge mentale, glycémie, récupération… tout est passé au crible.
Car States of Elevation, c’est un ultra au long cours, sans ligne d’arrivée officielle, sans spectateurs, sans ravito, mais avec un engagement total. Chaque jour, c’est une étape du Tour de France à vélo suivie d’un trail de haute montagne. Et ça, pendant plusieurs semaines d’affilée.
Une invitation à redéfinir l’aventure
Là où d’autres cherchent les podiums et les chronos, Jornet trace une voie différente. Celle de l’aventure minimaliste, de la découverte lente, du contact brut avec la montagne. Il transforme les records en expériences, les exploits en témoignages, les kilomètres en conscience.
Avec States of Elevation, il espère inspirer une nouvelle génération de coureurs, soucieux d’allier passion du trail, respect de la planète et dépassement personnel.
Résumé
Kilian Jornet vient d’annoncer son nouveau projet baptisé States of Elevation. En septembre 2025, il tentera de relier, en courant et à vélo, tous les sommets de plus de 4 267 mètres (14 000 pieds) situés dans les États-Unis continentaux. Un défi en autonomie totale, dans la lignée de ses précédents projets Pyrénées 3000 et Alpine Connections. Ce périple mêle performance extrême, exploration géographique, engagement écologique et réflexion sur notre lien à la nature.
FAQ pour les débutants (course à pied / trail)
C’est quoi un “14er” ?
Aux États-Unis, un “14er” est un sommet culminant à plus de 14 000 pieds, soit environ 4 267 mètres. C’est une catégorie symbolique pour les randonneurs et traileurs américains.
Quel est le but de Kilian Jornet avec ce projet ?
Il veut relier tous les 14ers des États-Unis en courant et à vélo, sans aucune assistance motorisée. C’est à la fois un défi sportif, une aventure et un message pour promouvoir une approche plus durable de la montagne.
Ce projet est-il une course ?
Non, States of Elevation n’est pas une compétition. C’est une traversée personnelle, sans chrono officiel ni classement, à l’image des défis FKT (Fastest Known Time), mais sans que l’objectif soit la vitesse.
Combien de temps cela va-t-il durer ?
La durée exacte dépendra de la météo, du terrain et de l’évolution de Kilian sur le parcours, mais il pourrait y passer plusieurs semaines voire plus d’un mois.
Peut-on suivre son aventure en direct ?
Oui, Kilian publiera des mises à jour sur ses réseaux sociaux et probablement via sa fondation ou des partenaires médias comme iRunFar.
Quels sommets Kilian prévoit-il de faire ?
Le projet inclurait les 72 sommets à plus de 14 000 pieds situés dans les 48 États continentaux : 58 dans le Colorado, 12 en Californie et 2 dans l’État de Washington. Alaska et Hawaï sont exclus.
Pourquoi Longs Peak comme point de départ ?
Longs Peak est l’un des sommets emblématiques du Colorado et un point d’entrée stratégique dans la chaîne des Rocheuses. Il est facilement accessible pour commencer l’enchaînement des 14ers.
Comment s’organise la logistique ?
Kilian prévoit de tout faire en autonomie humaine, en enchaînant les sommets à pied et les liaisons entre massifs à vélo. Il transportera le strict minimum, avec un appui cartographique numérique et probablement quelques points relais logistiques légers.
S’agit-il d’un FKT ?
Pas exactement. Si le projet peut être comparé à un FKT par sa dimension d’enchaînement, l’objectif est moins chronométrique que symbolique, exploratoire et environnemental. Aucun record officiel n’existe à ce jour pour l’enchaînement de tous les fourteeners US de manière non motorisée.
Y a-t-il un précédent à ce type d’enchaînement ?
À ce jour, aucun athlète n’a tenté un tel enchaînement intégral de tous les fourteeners américains, en totale autonomie humaine. Certains records régionaux existent (notamment sur le Nolan’s 14), mais States of Elevation représente une première à cette échelle.
Quels risques majeurs ?
L’altitude répétée, la fatigue cumulative, les orages de haute montagne, la chaleur des longues traversées à vélo, et bien sûr, l’isolement. C’est autant un défi physique qu’un test psychologique.
🧗♀️ FAQ pour les experts (alpinisme / fast-hiking / ultra-endurance)
Combien de sommets « indépendants » le projet comprend-il réellement ?
Selon les critères de prominence topographique (> 300 pieds / 91 m), la liste « stricte » des fourteeners américains comprend 58 sommets considérés comme indépendants dans le Colorado. En élargissant aux sommets satellites, on peut atteindre 72 à 96 sommets selon les listes utilisées (notamment celles de la Colorado Mountain Club ou de 14ers.com).
Pourquoi l’enchaînement est-il si complexe sur le plan topographique ?
Contrairement aux Alpes ou aux Pyrénées où les sommets sont relativement groupés, les fourteeners américains sont très dispersés : certains comme Mount Shasta (Californie) ou Mount Rainier (Washington) sont isolés à plusieurs centaines de kilomètres. Le projet impose donc des transitions longues, parfois sur des routes de cols fermées ou non goudronnées.
Quels types de terrains techniques Kilian va-t-il rencontrer ?
Une partie des sommets sont des marches d’approche classées « classe 1-2 » (type rando-trail alpin), mais d’autres nécessitent une maîtrise du scrambling de classe 3-4, voire de l’alpinisme léger de classe 5.0 à 5.4 (YDS). Exemples notables :
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Capitol Peak : célèbre arête de Knife Edge, exposée, roche délité.
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Little Bear Peak via la Hourglass Couloir : escalade instable, chute de pierres.
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Mount Wilson ou El Diente : nécessite souvent des cordes pour la traversée.
Y a-t-il des passages glaciaires ou neigeux ?
Oui. Mount Rainier impose une progression glaciaire sérieuse (notamment via Emmons Glacier ou Disappointment Cleaver), avec encordement, connaissance des ponts de neige et crevasses. Des sommets comme Mount Shasta ou Mount Whitney par la Mountaineer’s Route peuvent aussi nécessiter un piolet et des crampons selon les conditions saisonnières.
Quels risques d’acclimatation et de maladies d’altitude ?
La répétition quotidienne de sommets à plus de 4 200 m expose Kilian à un risque d’HAS (hypoxie aiguë), de MAM ou d’œdème pulmonaire, d’autant que les transitions à vélo vont entraîner des variations rapides d’altitude. La gestion du sommeil et des phases de repos à haute altitude sera critique, surtout sur des sommets comme Mount Elbert (4401 m) ou Mount Whitney (4421 m).
Quels défis techniques pour la logistique ?
L’autonomie totale implique :
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Portage ultra-light sur des terrains alpi instables (pas de camp fixe, ni d’assistance logistique).
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Planification météo micro-locale, en particulier dans les Rocheuses et la Sierra Nevada.
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Réhydratation et nutrition à haute altitude, avec très peu de sources naturelles sur certains massifs (notamment dans la Great Basin ou la Sierra Est).
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Navigation en zones non balisées, sans balisage type GR ou sentiers européens.
Quels sont les précédents les plus proches de ce défi ?
Le projet le plus proche serait celui de Justin Simoni, surnommé “The Long Ranger”, qui a réalisé le Tour des Colorado 14ers en human-powered style, mais sans pousser jusqu’aux États de Californie et Washington. Jornet ambitionne ici l’intégralité du système, ce qui serait une première mondiale en style non motorisé.
Quel niveau technique faut-il pour tenter ce projet ?
On parle ici d’un niveau d’alpinisme F/PD selon les standards UIAA, mêlé à du trail engagé et du cyclisme ultra-distance avec plusieurs cols de plus de 3000 m. C’est un défi qui conjugue les exigences de l’ultra-trail, du bikepacking extrême et de l’alpinisme traditionnel, avec des fenêtres météo très courtes sur certains sommets (notamment Mount Rainier, où les chutes de neige peuvent survenir dès septembre).
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