Vous commencez le trail, vous avez encore les étiquettes sur vos bâtons, et pourtant, vous visez déjà un 50 kilomètres ? OK, on ne va pas vous juger (enfin, pas trop). C’est audacieux, un peu fou, un brin maso… mais si vous êtes vraiment décidé, on va vous donner quelques clés pour ne pas exploser en plein vol.
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D’abord : NON, on ne commence pas par un 50 km
Soyons clairs : un trail de 50 kilomètres, même s’il ne porte pas encore le nom d’ultra, c’est une grosse course. À moins d’un parcours roulant comme un marathon nature (et même un marathon c’est beaucoup), vous allez passer entre 6 et 9 heures sur les sentiers, enchaîner les montées, les descentes, les doutes, les erreurs de pacing, et les douleurs aux quadris.
Commencer par un 50 bornes, c’est comme apprendre à nager en vous lançant un défi traversée de lac. Ce n’est pas impossible, mais vous allez boire la tasse. Et ce n’est pas grave si vous reculez l’échéance de quelques mois : le trail est une discipline de patience.
Si vous insistez vraiment : voilà comment survivre
Si malgré tout vous voulez y aller, il va falloir faire les choses sérieusement.
D’abord, arrêtez de croire que finir un 50 km avec « juste un peu de fond » suffira. Il vous faut une base solide, construite sur des mois, voire une année, de sorties longues et de terrain varié.
Le programme minimum syndical, c’est :
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Plusieurs blocs de 20 à 30 km sur terrain vallonné
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Une montée en charge vers des sorties longues de 35 à 40 km
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Des semaines avec du D+ (beaucoup) et du D- (encore plus)
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Du renforcement musculaire pour ne pas exploser dans les descentes
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Et de la régularité, pas juste trois semaines sérieuses en mai avant un 50 km en juin.
Mental : si vous partez battu, vous arriverez à pied
Le mental, ce n’est pas magique. Ça ne se décrète pas la veille de la course en matant une vidéo de Kilian. Ça se construit en acceptant l’inconfort pendant vos entraînements : courir sous la pluie, finir une sortie seul, galérer dans une montée, perdre une semelle.
Vous devez apprendre à gérer vos hauts et vos bas, car il y en aura. Sur un 50 kilomètres, ce n’est pas une question de « si », c’est une question de « quand ». Et si vous ne vous êtes jamais confronté à ça à l’entraînement, vous allez péter un câble à mi-course.
Nutrition : mange maintenant, ou meurs plus tard
Oui, c’est brutal. Mais vrai. Sur un trail long, manger et boire est vital. Pas pour la perf. Pour la survie. Si vous ne testez pas vos ravitaillements à l’entraînement, vous risquez le combo gagnant : hypoglycémie, nausées, vomissements.
Donc :
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Testez tout.
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Alternez sucré et salé.
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Ne buvez pas que de l’eau.
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Et ne faites pas confiance à ce que vous ne connaissez pas.
Apprenez à anticiper vos prises alimentaires avant d’avoir faim ou soif. Et faites de vos sorties longues de vraies répétitions générales.
Vous êtes maso…
Alors oui, on vous aura prévenu. Commencer par un 50 kilomètres, c’est pas une bonne idée. Mais une mauvaise idée qu’on comprend. Parce qu’on est tous passés par là. Parce qu’on a tous voulu brûler les étapes. Parce qu’on a tous eu besoin de cocher une ligne sur notre liste.
Alors allez-y. Préparez-vous bien. Écoutez vos signaux. Et surtout, souvenez-vous d’une chose : dans les moments les plus durs, ce n’est ni vos mollets ni vos gels qui feront la différence. Ce sera votre envie d’y croire jusqu’au bout.
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