Après un trip lumineux chez les Māoris sur le dernier Tarawera Ultra-Trail by UTMB, j’encourage tous ceux qui cherchent des noises au label UTMB à aller faire un tour sur cet event extraordinaire.
Par Gaël Dutigny (9 MDS, 4 UTMB, 1 Diagonale, 17 Ironman). Photos Unsplash.
Je connais des indigènes du bout du monde, les Māoris, premiers habitants de la Nouvelle-Zélande, descendants du peuple polynésien.
D’après ce que j’ai vu de mes yeux vu à Rotorua, une petite ville de l’île du Nord d’où part et arrive le Tarawera Ultra-Trail by UTMB, les Māoris locaux n’ont vu aucun mal à laisser débarquer chez eux non seulement Ironman (propriétaire de la course dès 2019) mais aussi depuis peu l’UTMB pour reprendre la main sur une épreuve de trail running très populaire qui existait depuis 2008.
Le Tarawera Ultra-Trail by UTMB, c’est donc la version Nouvelle-Zélande de notre UTMB Mont-Blanc.
Le parcours passe en partie sur des terres ancestrales Māoris. Ça ne choque personne. Aucun scandale. Aucun wokisme qui crie au racisme. Māoris, pas Māoris, coureurs étrangers, dont votre serviteur, tout le monde participe à une belle fête du trail running avec tout à la fois respect des traditions et défoulement populaire et international – sans oublier la bière locale sur le salon du running d’avant course et bien sûr une fois passée la ligne d’arrivée.
La Nouvelle-Zélande, c’est loin, mais ça vaut le déplacement.
Pourtant, à priori, moi ce Tarawera Ultra-Trail by UTMB ne me semblait pas très excitant. Dans la série des “by UTMB”, j’avais participé à des reconnaissances du Puerto Vallarta México by UTMB en 2023, couru, vu et re-revu l’UTMB Mont-Blanc dans les années 2000, mais je n’avais jamais mis les pieds dans ce pays de 5 millions d’habitants qu’est la Nouvelle-Zélande et qui compte encore plus de moutons que d’êtres humains.
Aujourd’hui, plus d’un mois après être rentré à la maison, je n’ai de cesse de repenser à ce voyage de dingues dans le pays de Frodo, Pippin, Gandalf et Gollum. Sans rentrer dans le détail de la qualité de l’organisation de course (labels Ironman / UTMB oblige), je retiens que les Māoris sont partout présents sur ces deux jours d’épreuves. Si Ironman et UTMB ne cherchaient qu’à s’en foutre plein des fouilles en crachant sur les cultures locales, il y aurait un Haka pour de vrai, des oreilles et des queues de méchants blancs découpées en bataille à la hache agricole, et portées autour du cou en collier par milliers. Or, il ne passe rien de tout cela. Je n’ai vu sur la courses que des gens respectueux les uns des autres, Māoris ou pas.
Le Tarawera Ultra-Trail by UTMB démontre donc que la coexistence entre une population locale très attachée à ses racines et une organisation internationale en plein boom peut être harmonieuse, constructive, prométeuse.
À Rotorua, la vague déferlante UTMB / Ironman qui écraserait tout sur son passage, ettoufferait les élans locaux, briserait les rêves des organisateurs et se moquerait du monde, les coureurs amateurs comme les professionnels, est un mythe.
La réalité, c’est que du fin fond de leurs collines, de leurs lacs et leurs denses forêts aux aspects tropicaux, les néo-zélandais n’en ont que faire des histoires de Kilian, Zach et autres grincheux, rageux, jaloux et réfractaires au changement par principe, par conformisme, par ignorance. De la cérémonie d’ouverture à la ligne d’arrivée et la célébration des vainqueurs hommes et femmes, les Māoris nous ont régalé. C’est un signe fort.
On ne peut pas discuter de la mondialisation du trail via les UTMB si on ne va pas voir ailleurs qu’en France comment ça se passe.
Si tu ne voyages pas, si tu ne vas pas sur place au contact des populations de coureurs locaux, tu ne peux pas balancer le développement spectaculaire à l’international du couple Ironman / UTMB. C’est impossible : tu n’as ni les informations qui permettent de saisir la réalité des faits, ni le recul nécessaire pour en tirer des conclusions.
À bon entendeur….
La récap’ du Tarawera Ultra-Trail by UTMB
Tarawera Ultra-Trail by UTMB
15-16 février 2025
Plusieurs distances : 100 miles, 100 km, 50 km, 21 km.
300 € environs pour le 100 km
Les plus : le mode de vie relax des néo-zélandais fait un bien fou, une nature abondante et préservée tout au long des parcours, une culture Māori riche que la course promeut.
Les moins : le voyage au départ de Paris dure près de 30h, la conduire à droite (ces foutus anglais franchement…)
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