Le classement des meilleurs sportifs de l'année ne veut rien dire

Classement des meilleurs sportifs : un reflet biaisé des modes et du business

Chaque année, les classements désignant les « meilleurs sportifs » du moment déclenchent des débats houleux. En apparence, ces distinctions honorent des performances exceptionnelles. Pourtant, une analyse plus approfondie révèle des critères souvent éloignés des exploits sportifs eux-mêmes, mettant en lumière une réalité bien plus complexe.

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Quand la médiatisation dépasse les performances

Ces classements, qu’ils soient nationaux, régionaux ou même locaux, semblent davantage guidés par la médiatisation et les modes que par la réelle valeur sportive. Être « à la mode » dans une discipline largement couverte par les médias offre un avantage décisif. Les interviews en rafale, les gros plans dans les journaux télévisés et les campagnes publicitaires transforment certains sportifs en figures incontournables, au détriment de champions moins visibles.

Prenons le trail comme exemple. Gagner l’UTMB ou la Diagonale des Fous attire naturellement les projecteurs. Ces courses, mythiques pour les initiés, bénéficient d’un énorme relais médiatique, ce qui augmente les chances pour leurs vainqueurs de figurer dans ces classements. À l’inverse, d’autres courses tout aussi prestigieuses comme le Tor des Géants ou la Swiss Peaks peinent à faire parler d’elles. La logique ? Simple : tout est une question d’audience, et donc de business.

Le poids du business dans les distinctions

Le choix des sportifs de l’année s’inscrit souvent dans une dynamique économique. Plus une discipline est rentable – avec des sponsors majeurs et un public large – plus ses athlètes sont mis en avant. Le football en est l’exemple le plus criant : chaque année, un Ballon d’Or vient couronner une star du ballon rond, et il n’est pas rare que ces mêmes joueurs soient aussi plébiscités comme « sportifs de l’année ». En comparaison, un ultra-marathonien, malgré des exploits herculéens, reste souvent dans l’ombre.

Cette mécanique repose sur une équation simple : au plus une discipline génère de l’argent, au plus elle occupe l’espace médiatique, augmentant ainsi la visibilité de ses athlètes. Le trail, bien que plus exposé qu’il y a quelques années, reste loin derrière des sports comme le football ou le tennis en termes d’économie et de rayonnement. Et au sein même du trail, certaines courses bénéficient d’une couverture démesurée, creusant davantage l’écart entre les événements et les champions.

Une injustice pour les « invisibles »

Cette situation soulève une question fondamentale : ces classements reflètent-ils vraiment le mérite sportif ? Rien n’est moins sûr. Il semble absurde de mesurer la grandeur d’un exploit uniquement à l’aune de sa médiatisation. Les sportifs des disciplines moins populaires ou moins lucratives, bien qu’extrêmement méritants, sont souvent écartés des honneurs.

Ainsi, il est légitime de se demander si ces classements ne desservent pas, au final, la diversité sportive. Ils encouragent la concentration des regards et des investissements sur des disciplines déjà dominantes, laissant de côté des champions incroyables qui évoluent dans des sphères moins exposées.
En conclusion : réinventer les critères

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