Faut-il l’appeler States of Elevation ? Projet 14ers ?
Kilian Jornet vient d’annoncer son prochain défi XXL. Après les Pyrénées en 2023 et les Alpes en 2024, l’Espagnol va s’attaquer, dès septembre, aux plus hauts sommets des États-Unis. Un voyage à pied et à vélo à travers les fameux fourteeners, ces géants de plus de 14 000 pieds d’altitude.
Fourteeners : c’est quoi exactement ?
Si vous êtes tombés sur les termes fourteeners, 14ers ou States of Elevation sans tout comprendre, rassurez-vous : c’est normal.
Aux États-Unis, un fourteener (ou 14er, en version abrégée) désigne un sommet qui dépasse les quatorze mille pieds d’altitude, soit environ 4 267 mètres. C’est une référence culte chez les alpinistes américains, un peu comme les 4 000 des Alpes chez nous. Quant à States of Elevation, c’est le nom choisi par Kilian Jornet pour désigner son projet consistant à relier ces sommets à pied et à vélo. Un jeu de mots sur les « United States » (les États-Unis) et l’ »élévation » au sens géographique, physique et spirituel.
Dans le jargon montagnard américain, un « fourteener » désigne un sommet qui culmine à plus de 14 000 pieds, soit 4 267 mètres. Mais attention : il ne suffit pas d’avoir la bonne altitude pour être reconnu comme tel. Un fourteener doit aussi présenter une proéminence suffisante (c’est-à-dire un vrai relief distinct), afin de ne pas être confondu avec une antécime ou un simple replat d’un sommet voisin.
En résumé, un true 14er est haut, isolé, identifiable. Autrement dit : un sommet à part entière.
Les États-Unis comptent :
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58 fourteeeners dans le Colorado, le cœur du projet,
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12 en Californie, dont le mythique Mont Whitney (4 421 m),
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2 dans l’État de Washington, avec en tête d’affiche le Mont Rainier (4 392 m).
Un défi à la Jornet : vélo, trail et montagne
Kilian ne va pas se contenter de « faire la liste ». Il entend les relier tous, exclusivement à la force des jambes. Chaque ascension sera réalisée à pied, chaque liaison entre les massifs à vélo. Pas de voiture, pas d’assistance motorisée. Du pur style humain.
Départ prévu début septembre depuis le Longs Peak (4 345 m) dans le Colorado. Ensuite ? Un enchaînement monstrueux de sommets, de cols, de routes forestières, de singletracks, de terrains d’aventure, jusqu’à probablement Mount Rainier en point final.
À son rythme ?
Chaque jour : un marathon de trail et une étape du Tour de France à vélo.
Et tout cela à plus de 3 000 m d’altitude. Bienvenue dans States of Elevation.
Fourteeners, States of Elevation, 14ers, regardez la présentation du projet de Kilian Jornet dans notre video Youtube
Ecouter cet article sur la traversée des Etats-Unis par Kilian Jornet
Pourquoi ce nom ? Pourquoi ce projet ?
Le nom States of Elevation fait un double clin d’œil :
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aux États-Unis (United States), pays traversé d’est en ouest,
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et à l’élévation physique, mentale et spirituelle que ce défi veut incarner.
Jornet l’a dit lui-même :
« Ce que j’ai vécu dans les Pyrénées et les Alpes m’a motivé à continuer d’explorer cette dimension des longues traversées. Il ne s’agit pas seulement de relier des sommets, mais de traverser des territoires, de comprendre leurs cultures et leur nature, de chercher du sens dans l’effort. »
Une continuité logique après les Pyrénées et les Alpes
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2023 : Pyrénées 3000
➝ 177 sommets > 3 000 m | 8 jours | 43 000 m D+ -
2024 : Alpine Connections
➝ 82 sommets > 4 000 m | 19 jours | 66 000 m D+ -
2025 : States of Elevation
➝ Environ 72 sommets > 4 267 m, 6 000 km, +145 000 m D+ estimés
Ce projet américain est donc une suite naturelle, mais à plus grande échelle. Plus d’altitude. Plus de distance. Plus d’isolement. Et plus d’enjeu symbolique aussi : traverser les Rocheuses, la Sierra Nevada, et les Cascades, en reliant les sommets mythiques de l’alpinisme américain.
Un message écologique et philosophique
Kilian ne court pas (que) pour la gloire. Il porte une vision : l’effort comme acte de conscience, la performance comme langage pour transmettre des valeurs. States of Elevation devient ainsi un manifeste silencieux en faveur d’une connexion plus profonde à la nature, d’une exploration lente et humaine, d’une remise en question de nos modes de déplacement, et d’une célébration des espaces sauvages, avant qu’ils ne disparaissent.
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