Coup de grâce pour le ski-alpinisme : l’Azerbaïdjan, symbole d’une dérive inquiétante
La Coupe du Monde de ski-alpinisme a posé ses valises en Azerbaïdjan pour sa deuxième étape de la saison 2025. Une destination inattendue, loin des bastions traditionnels de ce sport d’altitude. Mais ce choix semble symboliser une problématique grandissante pour le ski-alpinisme : la disparition de la neige naturelle et les conséquences d’un calendrier de plus en plus orienté vers des sites artificiels.
coupe du monde de ski-alpinisme sans neige
La coupe du monde de ski-alpinisme : un décor sans neige, un constat glaçant
Les images de la compétition à Shahdag, nichée dans les montagnes du Caucase, ont marqué les esprits, mais pas pour les bonnes raisons. Les athlètes, tels que William Bon Mardion, ont évolué sur des pistes artificiellement enneigées, bordées de vastes étendues de terrain sec. Ce contraste frappant entre la blancheur artificielle et la nature environnante a suscité de nombreuses réactions critiques, tant chez les sportifs que chez les spectateurs.
Pour William Bon Mardion, sixième lors de l’épreuve individuelle, cette étape a soulevé des interrogations sur l’avenir du ski-alpinisme : « Le circuit de la Coupe du Monde est en train de changer ou c’est moi qui suis trop vieux », a-t-il ironisé sur les réseaux sociaux, tout en pointant l’absence de culture ski dans cette région et la complexité de l’organisation dans ces conditions.
La logique économique face à l’éthique sportive
Le choix de l’Azerbaïdjan pour accueillir une étape de Coupe du Monde soulève des questions. Ce pays, peu connu pour ses traditions en sports d’hiver, offre peu de garanties en termes de neige naturelle. De nombreux observateurs, y compris des athlètes, s’interrogent sur la pertinence de déplacer une discipline aussi dépendante de l’environnement dans des zones où les conditions climatiques nécessitent des interventions massives, comme la production de neige artificielle.
Certains dénoncent une dérive liée aux ambitions olympiques du ski-alpinisme, qui sera pour la première fois au programme des Jeux de Milano Cortina en 2026. L’organisation des compétitions semble désormais guidée par des logiques économiques et médiatiques, au détriment des valeurs fondamentales du sport. Les grandes compétitions internationales peinent même à remplir leurs listes de départ, preuve d’une dissonance croissante entre les coureurs et ce modèle.
Une inquiétude pour l’avenir du ski-alpinisme
Alors que la saison 2025 est à peine entamée, cette étape en Azerbaïdjan pourrait bien marquer un tournant. Elle met en lumière les contradictions d’un sport qui, tout en revendiquant son ancrage dans la montagne et la nature, s’éloigne peu à peu de ses racines. À quoi ressemblera le ski-alpinisme dans dix ans ? La question reste ouverte, mais les choix actuels inquiètent ceux qui souhaitent préserver l’esprit de ce sport.
Pour de nombreux passionnés, cette étape a un goût amer, comme un coup de grâce porté à l’authenticité de leur discipline. Entre neige artificielle et paysages dénaturés, Shahdag pourrait bien devenir le symbole d’un tournant à ne pas franchir.
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