Les ultra-trails les plus extrêmes mettent les coureurs à rude épreuve, mais certains incidents inattendus peuvent transformer une épreuve en véritable cauchemar. Cécile, traileuse aguerrie, a vécu l’une de ses pires frayeurs lors du Jungle Marathon, un ultra-trail de 250 km en pleine forêt amazonienne. Une attaque de guêpes venimeuses lui a fait craindre pour sa vie, isolée et sans possibilité d’appeler à l’aide.
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ultra-trail – une immersion dans l’enfer de la jungle
Le Jungle Marathon est réputé pour son extrême difficulté : chaleur étouffante, humidité constante, terrains accidentés et faune hostile. Dès le départ, les participants doivent traverser un bras de l’Amazone à la nage avant de s’élancer sur des sentiers boueux infestés d’insectes et d’animaux sauvages. Cécile, habituée aux courses de longue distance, pensait être préparée à ces conditions. Mais au fil des kilomètres, l’environnement oppressant et les dangers omniprésents lui font comprendre que cette course est différente de tout ce qu’elle a connu.
Une attaque de guêpes qui tourne au cauchemar
Alors qu’elle progresse difficilement dans la jungle, Cécile heurte accidentellement un nid de guêpes Pepsis, redoutées pour leur piqûre parmi les plus douloureuses du règne animal. En quelques secondes, elle est encerclée par des dizaines d’insectes furieux qui s’acharnent sur elle. La douleur est insupportable, une sensation de brûlure intense qui irradie tout son corps.
Désorientée, elle tente de fuir, mais les guêpes s’accrochent à ses vêtements et continuent à piquer. Dans la panique, elle vide ses gourdes sur ses jambes pour soulager la douleur, mais cela ne fait qu’aggraver son état. Ses membres commencent à enfler dangereusement et une peur viscérale l’envahit : seule en pleine jungle, sans réseau, avec personne en vue, elle pense qu’elle ne s’en sortira pas.
Un sauvetage inespéré
Pendant une demi-heure, Cécile reste figée contre un arbre, redoutant un choc anaphylactique. Le temps semble s’étirer interminablement jusqu’à ce qu’un autre coureur finisse par arriver. Voyant son état critique, il lui propose son aide et l’encourage à marcher lentement vers le prochain ravitaillement. Chaque pas est un effort colossal, la douleur ne faiblit pas, mais elle sait qu’elle n’a pas d’autre choix que d’avancer.
Arrivée enfin au poste de secours, le médecin lui retire pas moins de 17 dards plantés dans sa peau. Après une désinfection minutieuse et quelques médicaments, elle peut repartir, encore sous le choc mais déterminée à terminer la course.
Un traumatisme qui met fin à sa quête d’extrême
Si Cécile parvient à franchir la ligne d’arrivée en tant que deuxième femme de la course, l’épisode des guêpes a laissé une empreinte indélébile sur son mental. Pour la première fois, elle a véritablement cru qu’elle allait mourir en pleine nature, sans secours possible.
Les mois suivants, elle tente de reprendre goût aux ultra-trails, mais l’envie n’y est plus. Cette peur intense a brisé quelque chose en elle. Finalement, elle décide d’abandonner la compétition et de se consacrer à l’assistance d’autres coureurs, une manière de rester proche de cet univers sans revivre une telle frayeur.
L’expérience de Cécile pose une question centrale dans le monde de l’ultra-trail : jusqu’où faut-il aller pour repousser ses limites ? Lorsque l’instinct de survie prend le dessus sur la passion, il devient peut-être temps de lever le pied.
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