Kilian Jornet vient de révéler l’un de ses secrets de ravitaillement les plus surprenants : pour tenir sur les longues journées de son projet States of Elevation, il verse directement de l’huile d’olive dans sa flasque de course.
Depuis le 3 septembre, Kilian Jornet s’est lancé dans States of Elevation, une traversée hors norme du Colorado où il relie, à la seule force de ses jambes, soixante-six sommets de plus de quatorze mille pieds (quatre mille deux cent soixante-sept mètres). Alternant vélo et course à pied, il a déjà parcouru plus de mille kilomètres et enchaîné des massifs mythiques comme les Elks et la Nolan’s 14, véritable Graal des ultra-traileurs. Son objectif : valider un maximum de sommets en un seul et même effort, sans assistance motorisée, et prouver qu’il est possible de repousser les limites de l’endurance en misant sur la régularité et la récupération active.
L’huile d’olive, un carburant inhabituel pour un défi hors norme
Alors qu’il enchaîne les sommets de plus de quatorze mille pieds au Colorado, Kilian a partagé sur ses réseaux une photo le montrant remplir sa gourde avec de l’huile d’olive pure. Pas de gel énergétique ni de boisson sucrée : juste du gras, choisi pour sa densité calorique et sa capacité à fournir de l’énergie de manière continue.
Ce choix colle avec ce que le Catalan explique souvent : il aime « entraîner ses systèmes métaboliques », autrement dit habituer son corps à utiliser efficacement ses graisses comme source principale de carburant. Cela lui permet d’économiser les glucides pour les moments les plus intenses, comme une ascension raide ou une attaque en course.
Lien avec Pikes Peak et la Nolan’s 14
Ce ravitaillement étonnant arrive après une séquence d’efforts inédite : soixante-neuf heures dans les Elks, l’intégralité de la mythique Nolan’s 14, trois heures de sieste seulement, puis cent soixante-sept kilomètres de vélo jusqu’à Pikes Peak, sous la pluie et l’orage, avant d’enchaîner un aller-retour nocturne de vingt-trois kilomètres et mille trois cent quarante mètres de D+ pour atteindre le sommet.
Résultat : Pikes Peak est devenu le trente-troisième sommet validé de son aventure, soit la moitié du défi déjà accomplie.
Plus qu’un choix nutritionnel, une stratégie de gestion
En misant sur l’huile d’olive, Kilian envoie un message : son projet n’est pas qu’une démonstration de puissance, mais un laboratoire vivant sur la meilleure manière d’enchaîner des charges d’effort colossales jour après jour. Ses flasques remplies d’huile rappellent que le défi n’est pas seulement musculaire, il est aussi métabolique et stratégique.
Résumé
Kilian Jornet poursuit son projet States of Elevation, une traversée inédite de soixante-six sommets de plus de quatorze mille pieds au Colorado, entièrement à la force humaine. Après plus de mille kilomètres parcourus et trente-trois sommets gravis, il surprend en révélant un ravitaillement pour le moins atypique : remplir ses flasques d’huile d’olive.
Cette stratégie, proche d’un régime cétogène, lui permet de miser sur les graisses comme source d’énergie principale, d’économiser ses réserves de glucides pour les ascensions les plus intenses et de limiter les problèmes digestifs. L’huile d’olive offre une densité calorique exceptionnelle, idéale pour un projet de plusieurs semaines sans intendance lourde.
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FAQ : les vertus de l’huile d’olive, du gras et du régime cétogène dans le sport
Pourquoi l’huile d’olive est un bon carburant ?
L’huile d’olive est riche en acides gras monoinsaturés et en antioxydants. Elle fournit neuf calories par gramme, soit plus du double de l’énergie apportée par les glucides ou les protéines. Son assimilation est lente et régulière, ce qui évite les pics de glycémie et les coups de pompe. En ultra-endurance, cela permet d’alimenter le corps de façon stable sur plusieurs heures.
Quel est le rôle du gras dans le sport d’endurance ?
Contrairement aux glucides, dont les réserves sont limitées, les graisses corporelles représentent un stock presque illimité, même chez les athlètes très secs. Savoir mobiliser cette énergie permet de tenir sur des efforts très longs, de préserver le glycogène musculaire pour les moments d’intensité et de réduire la dépendance aux ravitaillements fréquents. C’est un atout logistique et physiologique majeur dans les ultras ou les expéditions de plusieurs jours.
Qu’est-ce qu’un régime cétogène et pourquoi l’utiliser ?
Le régime cétogène consiste à réduire drastiquement l’apport en glucides (souvent moins de cinquante grammes par jour) et à augmenter la consommation de graisses. L’objectif est de pousser l’organisme à entrer en « cétose », un état métabolique où il produit des corps cétoniques pour alimenter les muscles et le cerveau. Pour un ultra-traileur, cela favorise une meilleure utilisation des lipides comme carburant et retarde la dépendance aux sucres. En revanche, cette approche nécessite une période d’adaptation et peut réduire la puissance maximale sur les efforts très intenses.
Est-ce que tout le monde peut adopter ce type de stratégie ?
Pas forcément. Passer en cétose demande plusieurs semaines d’adaptation et peut provoquer des effets secondaires transitoires (fatigue, baisse de performance, troubles digestifs). De plus, pour les efforts courts ou explosifs, un apport suffisant en glucides reste recommandé. C’est une stratégie qui doit être testée à l’entraînement avant d’être utilisée en compétition ou sur un défi comme States of Elevation.
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