Le congé sportif
Un débat enflammé a récemment émergé dans les milieux sportifs et professionnels après une déclaration du Dr. Thomas Lemoine, médecin du sport. Ce dernier propose qu’un mois de congé payé soit accordé aux travailleurs ayant participé à un trail de 50 km ou plus. Selon lui, cela favoriserait une meilleure récupération et préviendrait les blessures à long terme, tout en garantissant des performances optimales au travail. Mais cette proposition soulève une question cruciale : est-il légitime que la société prenne en charge ce repos sportif ?
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Le congé sportif, pour éviter les blessures coûteuses et être performant au travail
Le Dr. Lemoine souligne l’impact physique des trails de longue distance, en particulier ceux dépassant les 50 km. Il met en avant les risques de blessures sévères si le corps n’a pas le temps de se régénérer correctement.
“La récupération après un tel effort peut prendre jusqu’à un mois pour les coureurs réguliers, surtout pour éviter des blessures comme les tendinites ou fractures de stress. Si nous ne prévoyons pas un temps de repos adéquat, les arrêts maladie à répétition coûteront bien plus cher à la société.”
La proposition semble séduire certains adeptes du trail, mais elle interroge sur son application pratique et ses coûts.
Les démarches pour obtenir ce “congé sportif”
Les partisans de cette mesure suggèrent d’inscrire ce “congé sportif” dans le Code du travail comme une extension du congé de récupération, déjà en place pour certaines professions pénibles. Le salarié pourrait demander ce congé en présentant une attestation de participation à un trail homologué (minimum 50 km) accompagnée d’un certificat médical attestant du besoin de récupération prolongée. Cette demande serait faite auprès de l’employeur dans un délai de 15 jours suivant la course, comme pour les congés spéciaux (article L3142-3).
Le mois de congé sportif pourrait se cumuler avec d’autres congés existants
Ce congé s’ajouterait aux 25 jours ouvrables de congés payés classiques prévus par le Code du travail (articles L3141-3 et suivants). Il pourrait également être cumulé avec des dispositifs tels que le compte épargne-temps (article L3151-1), permettant ainsi aux salariés de bénéficier d’un repos sans réduire leurs congés habituels.
L’objectif de ce congé serait non seulement de prévenir les blessures, mais aussi de créer un lien fort entre les salariés, les bénévoles participant aux événements, et la nature. “Participer à un trail, c’est aussi se reconnecter à la nature et à soi-même, et ça doit être encouragé”, précise Dr. Lemoine.
Le coût pour les employeurs et la société
Cependant, la question du financement suscite la controverse. Faut-il que les employeurs financent ces congés ? Certains syndicats proposent que ce mois de repos soit partiellement pris en charge par la Sécurité sociale, dans le cadre de la prévention des risques professionnels. “Mieux vaut financer une récupération planifiée que de multiples arrêts maladie imprévus”, explique la porte-parole du Syndicat National des Kinésithérapeutes.
L’impact sur la qualité de vie au travail
Les défenseurs de cette idée estiment que permettre un mois de repos après un effort physique intense augmenterait la productivité. “Un employé qui revient en pleine forme, sans douleur ni stress physique, est plus performant et moins susceptible de tomber malade”, affirme Lemoine.
Le débat a rapidement divisé l’opinion. Certains estiment que cette mesure pourrait ouvrir la voie à des demandes toujours plus nombreuses.
“Si on fait ça pour les traileurs, où s’arrête-t-on ?”, se demande Christiane, cadre de 40 ans pratiquant le tennis. “Pourquoi accorder un mois de congé à ceux qui choisissent de faire un sport extrême ? C’est leur passion, pas une obligation.”
En revanche, Patricia, une traileuse passionnée, plaide pour ce congé : “Un mois, c’est le minimum pour permettre à notre corps de récupérer. Après un 50 km, je suis épuisée pendant des semaines !”
Cette divergence d’opinions reflète un débat plus large : jusqu’où la société doit-elle soutenir le bien-être physique des salariés ? Est-il pertinent de créer une mesure spécifique pour les sportifs de haut niveau, ou cela risquerait-il de déséquilibrer les droits des autres travailleurs ?
Pour ceux souhaitant demander ce congé, il serait nécessaire de soumettre un certificat de participation à l’épreuve sportive ainsi qu’un certificat médical attestant du besoin de récupération. La demande devrait être effectuée dans un délai de 15 jours suivant la course, conformément aux dispositions légales des congés spéciaux.
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