Selon une étude récente menée par le Laboratoire de Psychologie du Sport et des Relations Conjugales de l’Université de Grenoble, les couples dans lesquels la femme court plus vite ou performe mieux que son compagnon en trail ou course à pied auraient un risque accru de séparation.
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L’ego masculin face à la performance sportive
D’après l’étude intitulée “Les dynamiques conjugales dans le sport d’endurance : genre, performance et stabilité”, les performances sportives inégales dans les couples, en particulier dans des disciplines comme le trail, où l’endurance est un symbole de force, peuvent devenir un facteur de conflit. “Lorsque l’homme est devancé par sa partenaire, cela peut toucher à des aspects profondément ancrés dans l’ego masculin et la perception de soi”, explique le professeur Koku.
Jean-Marc, traileur amateur, témoigne : “Après mon abandon lors du GRP et la réussite de ma compagne, je ne pouvais plus me regarder dans le miroir. Cela a créé un fossé dans notre couple, et nous avons fini par nous séparer.”
Selon les chercheurs, ce type de scénario est courant lorsque l’homme ne parvient plus à se considérer comme “le plus fort” dans le couple
Le tirage au sort et les ultra-trails : un facteur aggravant
Une autre situation fréquente dans le monde du trail concerne les tirages au sort pour les courses prestigieuses, comme l’UTMB. Camille, 34 ans, a été tirée au sort pour l’édition 2022, mais son compagnon, malgré plusieurs tentatives, n’a pas obtenu de dossard.
“Il était vraiment frustré. Je pouvais sentir que ça le rongeait à chaque fois qu’on s’entraînait ensemble. À terme, cette tension a contribué à la fin de notre relation”, explique-t-elle.
Le professeur Koku note que ces situations touchent à des problématiques de virilité et de réussite sociale.
“Dans un monde où les hommes sont souvent jugés sur leur performance, être devancé par leur partenaire, même dans un domaine aussi spécifique que le trail, peut être perçu comme une perte de statut.”
Divorce pour faute : un argument juridique potentiel dans les séparation en trail
Dans certains cas, ces tensions peuvent même justifier un divorce pour faute. Selon l’Article 242 du Code civil, le divorce pour faute peut être prononcé si “des faits constitutifs d’une violation grave ou renouvelée des devoirs et obligations du mariage rendent intolérable le maintien de la vie commune”. Des avocats pourraient argumenter qu’un climat de tension persistant, lié aux différences de performance sportive, pourrait constituer un motif légitime pour un divorce, bien que cela reste rare.
Dans une tentative de réagir à ces tensions, certains cercles conservateurs ont exprimé des opinions controversées, arguant que le rôle traditionnel de la femme devrait primer sur ses activités sportives. Ces opinions, bien que largement critiquées, sont tristement encore répandues dans certains milieux réactionnaires.
En effet, selon ces points de vue dépassés, les femmes devraient “réévaluer leurs priorités”. Selon ces mêmes cercles, les femmes qui passent trop de temps à courir au lieu de “remplir leur rôle traditionnel” de mère et d’épouse, participent à la désintégration des foyers. Un procureur anonyme aurait même déclaré : “Il serait préférable que les femmes passent plus de temps à s’occuper de la maison, faire la cuisine et prendre soin des enfants, au lieu de courir dans les montagnes.” Des affirmations caricaturales et rétrogrades, qui suscitent naturellement l’indignation mais montrent à quel point certaines perceptions sur le rôle des femmes peuvent encore peser dans les relations de couple.
Une tendance grandissante chez les couples sportifs
L’étude du Laboratoire de Psychologie du Sport et des Relations Conjugales a examiné un échantillon de 1 500 couples sportifs, tous engagés dans des activités d’endurance comme le trail, l’ultra-trail et le marathon. Parmi les couples où la femme dépasse régulièrement l’homme en termes de performance, 35 % ont déclaré avoir connu des tensions significatives. Environ 22 % de ces couples ont fini par se séparer.
Et en attendant, pour les couples désireux de préserver leur amour, peut-être est-il temps d’envisager des entraînements séparés… ou de choisir un sport où les chronos sont moins scrutés !
Le professeur Koku conclut :
“Il est important de comprendre que la performance sportive, bien qu’elle semble anodine, peut avoir des répercussions profondes sur la dynamique conjugale. Ce n’est pas tant la course elle-même, mais les représentations sociales et personnelles qui y sont liées qui peuvent mettre à mal certaines relations.”
Et en attendant, pour les couples désireux de préserver leur amour, peut-être est-il temps d’envisager des entraînements séparés… ou de choisir un sport où les chronos sont moins scrutés !
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