Quand on passe la ligne d’un ultra…
Un trail, quel que soit son format, et pour peu qu’on s’en donne un peu la peine, est toujours un moment d’une rare intensité. Euphorie, stress, fatigue, doute, fierté, angoisse, on passe par toutes les couleurs de l’arc en ciel émotionnel. Et pourtant… Tout ceci n’est rien encore à côté du moment que vous allez vivre quand vous allez passer la ligne d’arrivée, ce sont des émotions que vous aurez rarement vécues auparavant…
Vous serez fiers de ne pas avoir abandonné alors que c’était plus que tentant. Vous serez fiers d’être allés par-délà, cette foutue crampe au mollet, cette ampoule au talon, ces frottements absolument improbables…
Vous serez fiers d’avoir suivi votre cap contre vents et marées, de ne pas avoir paniqué quand vous aviez l’impression que tout allait s’écrouler autour de vous, quand vous étiez en plein milieu de la nuit, les pieds dans la boue, sous la pluie dans une région où vous n’aviez jamais mis les pieds…
Vous serez fiers de vous être donnés les moyens d’y arriver, de revoir ces longues et interminables heures d’entraînement en vous disant que finalement, ça valait le coup. Ces quelques secondes valent bien toute une prépa, je vous l’assure.
Vous serez fiers d’imaginer que si vous êtes parvenus à faire cette distance, alors rien ne peut vous empêcher d’aller chercher un peu plus loin (bon, pas tout de suite, hein). Revenez quelques années en arrière, et imaginez vous franchir cette ligne. Je suis quasiment certain que vous auriez imaginé cela impossible.
Vous serez fiers de pouvoir bomber le torse en vous disant que pendant ces quelques minutes, vous êtes le ou la meilleur(e). Votre confiance méritera d’être boostée. Quelqu’un vous dit que vous auriez pu faire mieux ? Jetez-lui votre sac au visage.
Vous serez fiers de pouvoir prendre vos enfants dans vos bras en franchissant la ligne. S’ils sont assez grands pour mesurer ce que vous avez fait, la fierté que vous verrez dans leurs yeux sera le meilleur remède contre les douleurs d’après course. Et s’ils sont petits, ils n’en auront rien à faire, et ça vous fera marrer.
Vous serez fiers, si vous courez à plusieurs, d’avoir franchi la ligne d’arrivée ensemble, d’arriver au terme d’une épreuve qui aura finalement commencé plusieurs mois avant, et pas seulement plusieurs heures.
Bref, même si vous n’êtes pas habitués à cela, franchir la ligne d’arrivée se vit comme un instant où on est très entouré, mais en même temps totalement présent à soi. Comme un moment où on se retrouve un peu entre le réel et l’irréel. Cet état peut s’expliquer par le fait que vous serez mort crevé de fatigue et que votre mental n’aura pas la force de vous détourner de ce que vous vivez.
Lire aussi
- Vidéo insolite : la runneuse épuisée sauvée par deux héros
- En trail, j’ai kiffé…(S’ouvre dans un nouvel onglet)Résultat CCC: révélations…
- Apprenez à bien courir sur une ligne blanche !
- Quelques mots à celui que j’étais à la veille de mon premier trail
- Privés de courses, les traileurs commencent à trouver le temps long
- C’est quoi cette manie de passer la ligne d’arrivée avec ses gosses ?
- Diagonale des fous : les arrivées à deux sont désormais non validées !
Lire encore
- Puis-je courir avec une entorse ?
- On répète qu’on veut le nom des traileurs dopés !
- Les surpantalons en trail sont-ils gadget?
- Certains traileurs élites gagnent 9000 euros net
- 3 conseils avant votre première SaintéLyon
- La sortie longue en trail doit-elle se courir en endurance fondamentale?
- L’endurance fondamentale : courir lentement pour progresser
- Faut-il mieux marcher ou courir pendant un trail?
- Les élites flippent devant la Diagonale des Fous
- Le parcours de la SaintéLyon 2023
-
crédit photo : utrail