ultra-trail
Voir Sangé Sherpa dominer la SwissPeaks 700 km, après avoir remporté la Transpyrenea 900 km, c’est impressionnant. Envisager de faire comme lui ? C’est dangereux.
Il y a ceux qui courent un ultra-trail par an et mettent six mois à s’en remettre. Et puis il y a Sangé Sherpa, qu’on voit actuellement écraser la SwissPeaks 700 km alors qu’il sort à peine de la Transpyrenea 900, et qu’il prévoit déjà de s’aligner au Tor des Géants. À vélo. Avec sa flûte. Et le sourire.
Ce que réalise Sangé Sherpa est hors norme. Mais croire que l’on peut s’en inspirer pour sa propre planification d’ultras est une erreur.
Le mythe des “2 ultra-trails par an” : simpliste mais protecteur
Depuis des années, on entend que “deux à trois ultras par an”, bien espacés, serait une limite raisonnable. Cette règle n’est pas gravée dans le marbre, mais elle a un intérêt : éviter aux coureurs amateurs de se brûler les ailes.
Les ultra-trails ne sont pas des marathons. Ils sont souvent courus en état de fatigue extrême, avec peu de sommeil, parfois dans des conditions météo très dures, et ils laissent des traces profondes : musculaires, tendineuses, nerveuses, digestives, mentales. Une mauvaise récupération, et c’est la blessure, la démotivation, ou pire : le surentraînement silencieux.
Sangé Sherpa, un corps à part, une vie à part
Sangé Sherpa n’est pas un coureur comme les autres. Il est né dans les montagnes, il a grandi avec un sac sur le dos, il a été porteur, puis guide. Il dort peu. Il vit à l’écoute de son corps. Il se déplace à vélo. Il joue de la flûte pour se recentrer. Il court en pleine conscience.
Ses saisons ne sont pas structurées comme celles d’un traileur amateur : il ne fait pas de prépa spécifique, il est en mouvement toute l’année. Son corps n’a pas besoin de récupérer comme le tien, ou le mien. Il fonctionne différemment. Et surtout, il a une expérience de plusieurs décennies dans les jambes.
Courir plus d’ultras ? Oui, mais pas en mode copier-coller
Est-ce que cela veut dire qu’on ne peut pas faire plus de deux ultras par an ? Pas forcément. Certains coureurs, élites ou expérimentés, arrivent à enchaîner plus de formats longs : si la récupération est bien gérée, si la saison est pensée intelligemment, si les corps le permettent.
Mais il ne s’agit jamais d’enchaîner “juste parce qu’on a vu Sangé Sherpa le faire”. Le mimétisme est l’un des pires pièges du trail. Il faut connaître son corps, écouter ses signaux, savoir renoncer, prioriser. C’est justement ce que font les meilleurs.
Sangé Sherpa, un modèle… mais pas une norme
Oui, ce qu’accomplit Sangé Sherpa force le respect. Il inspire. Il fascine. Il bouscule. Mais il ne faut pas se tromper : il est une exception. Un “ultraterrestre”, comme certains le surnomment.
Pour la majorité des traileurs, enchaîner un 100 km, un 160, et un 300 en moins de deux mois est une voie directe vers la casse. Ne rêvez pas. Soyez lucides. Et surtout, soyez à l’écoute de vous-même. Car ce n’est pas en courant plus qu’on devient meilleur… c’est en courant juste.
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