C‘est de notoriété assez publique, les suisses nous aiment autant que nous aimons les anglais. Il faut dire que ça n’a rien de vraiment personnel, vu comme ils détestent tout le monde. Déjà qu’ils se détestent entre eux… en fait, les suisses ont tellement de haine en eux qu’il pourraient cracher de l’acide de batterie sur des bébés chatons. Ils ont à peu près le sens de la diplomatie d’un Franco qui apprend aux basques à la fermer en bombardant guernica.
Ces dernières heures entre la France et la Suisse, entre skieurs et traileurs, tout est parti en cacahuète.
Les suisses ont dégainé les premiers (ce qui, d’un point de vue historique, est probablement une première) en désignant les français comme persona non grata sur Sierre-Zinal et en organisant un référendum pour savoir s’il fallait détester plus les français ou les musulmans (pour beaucoup ce sera un gros dilemme). On dirait bien qu’ils ont toujours un peu Marignan en travers de la gorge.
La France n’est pas en reste ; le ministère du commerce a décrété un embargo sur les Petits Suisses, tandis que du côté des affaires étrangères, le ministère déconseille de se rendre en Suisse. En même temps, pour aller visiter une ville comme Zurich où tout le monde se la pète, où le fromage du pays est nul, où l’hymne national n’est pas terrible, etc…
Afin de ne pas prendre de risque, l’organisation de l’UTMB* réfléchit actuellement à éviter la Suisse pendant les courses. On se dirige vers une course qui, entre Arnouvaz et le Grand Col Ferret, redescendrait de la Vallée de Courmayeur, retournerait à Chamonix par le Tunnel du Mont Blanc, et ferait la boucle deux fois (une fois pour la CCC) ; l’OCC ferait Courmayeur/Chamonix. Dommage, on ne pourra pas profiter des abberrations écologiques avec des mecs qui, sous la pluie, arrosent leur pelouse entre la Fouly et Champex.
Après, on ne va pas trop s’enflammer non plus, car il ne faut pas oublier que militairement, les suisses sont assez chauds ; s’ils ont réussi à rester neutres et à ne jamais être envahis, ce n’est pas parce qu’ils l’ont demandé gentiment ; de plus, si le Vatican est surveillé par les gardes Suisses, ce n’est pas seulement parce que leurs costumes sont marrants, mais parce qu’ils étaient chauds patates en termes de cassage de bouche à l’époque où la cité-état s’est constituée.
*Cet article est un goratrail inspiré d’un fait réel.
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