Un trailer élite peut-il performer sans sponsor, ni team ?
Il y a deux ans, la nouvelle avait fait l’effet d’une petite bombe dans le monde du trail. Xavier Thévenard avait pris la décision de quitter Asics pour plus d’autonomie et de liberté. Cette année, c’est Kilian Jornet qui a quitté Salomon.
Peut-on performer en trail sans sponsor
La première réponse qu’on serait tenté de donner serait de dire oui. A priori, un athlète ne gagne pas en talent quand il intègre une team et, a contrario, il ne le perd pas quand il en décide d’en claquer la porte. Que Xavier Thévenard court pour Asics, Hoka, Salomon ou personne, sa technique restera la même, son talent et ses capacités physiques resteront les mêmes. Enfin, je crois…
Egalement, un athlète sans sponsor sera plus libre de choisir les courses auxquelles il a envie de participer. Il arrivera plus facilement à s’écouter dans l’élaboration de son planning et surtout dans ses phases de repos. A titre d’exemple, il n’aura pas besoin de s’inscrire aux Templiers juste après l’UTMB pour faire plaisir à ses sponsors et de déclarer forfait la veille de la course. Ce n’est bien sûr qu’un exemple. Aujourd’hui, à part François D’Haene et Kilian Jornet, qui sont des vraies stars et peuvent dicter leurs agendas, les élites sont un peu tributaires des caprices de leurs teams.
Si un athlète a un talent à la base et qu’il a toute la liberté qu’il veut, rien ne l’empêche de pouvoir performer sans sponsor. Et le meilleur exemple en date reste Alexandre Boucheix, vainqueur de la Lyon Sainté Lyon. Sans team et sans staff, il prouve qu’avec des bonnes capacités et de l’organisation, il est possible d’exister dans ce monde de manière autonome.
Gagner sa vie sans sponsor
Après, la difficulté est de savoir s’il est possible pour un athlète élite de durer sur le long terme. Car qui dit pas de team ou de sponsor dit qu’il faut bien travailler à côté pour faire bouillir la marmite. Dans un précédent article, on avait vu que beaucoup d’élites avaient un travail à côté. François D’Haene était vigneron, Thibaut Baronian est kiné, Ludovic Pommeret est informaticien, Xavier Thévenard est employé dans une station de ski, Thibaut Garrivier est médecin, etc…
Est-il viable, sur le long terme, de réussir à performer parmi les élites avec le train de vie que cela demande (pour financer notamment les infrastructures et le staff nécessaires), de continuer de bosser à côté sans se mettre la corde au cou ? L’avenir le dira, mais j’ai ma petite idée, et j’espère me tromper. Car j’aimerais vraiment qu’on aie plus de vainqueurs type Alexandre Boucheix et moins de monstres ultra-préparés.
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