Il suffit de faire un tour sur les réseaux sociaux ou dans les discussions de fin de course pour se rendre compte que le trail, aujourd’hui, cristallise des passions… et des contradictions.
Oui, le trail, dans son essence, est une activité humble, sensorielle, une immersion dans la nature qui touche au sacré. Mais ce même trail peut aussi devenir, parfois, un prétexte à des dérives bien humaines : ego surdimensionné, accumulation de dossards, collection de médailles, kilomètres en avion pour 40 kilomètres de course. Et si l’on arrêtait de tout mélanger ?
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Le trail, ce n’est pas un business plan
Le trail n’a pas été inventé pour devenir une vitrine Instagram ou un booster de marque personnelle. Il est né d’un besoin simple : courir en liberté, hors du bitume, pour se reconnecter à quelque chose d’essentiel. On y venait sans montre connectée, sans nutrition ultra-tech, sans besoin de validation extérieure. Et pourtant, aujourd’hui, certains enchaînent les épreuves comme des influenceurs en campagne marketing. Dubaï en février, la Réunion en octobre, les Dolomites entre les deux. On appelle ça de la passion. D’autres appellent ça de la surconsommation sportive.
Ce ne sont pas les traileurs qu’il faut blâmer, mais les excès
Ce n’est pas parce qu’un traileur prend l’avion que le trail est mauvais. Ce n’est pas parce qu’un événement fait venir des milliers de personnes que la course en montagne est nuisible. Ce n’est pas parce qu’un sponsor finance un athlète que l’activité devient commerciale. Les excès ne définissent pas la discipline. Ils racontent des pratiques individuelles, parfois discutables, mais rarement représentatives de l’ensemble. Il y a des traileurs qui ramassent les déchets, d’autres qui bivouaquent sans laisser de trace, beaucoup qui s’émerveillent devant un lever de soleil sur une crête sans penser à le poster.
Il est encore temps de choisir le bon équilibre
On peut aimer le trail et réfléchir à sa manière de le vivre. On peut courir local, préférer les sentiers de son enfance à l’exotisme des courses marketing. On peut aussi s’offrir un grand voyage, une fois, pour une course qui fait rêver depuis dix ans, sans tomber dans la dissonance écologique totale. L’important, c’est de garder la conscience éveillée. Le trail n’est pas un modèle à rejeter ni une utopie à préserver à tout prix. C’est une discipline vivante, traversée de tensions comme toute pratique humaine. C’est à chacun de décider comment il veut l’habiter.
En résumé, il faut défendre le trail, pas le dévoyer
À force de critiquer les traileurs, on finit par tirer sur la mauvaise cible. Ce n’est pas le sport qu’il faut mettre au pilori, mais les logiques qui le vident de son sens. Ce n’est pas la montagne qu’il faut interdire, mais les comportements qui la méprisent. Ce n’est pas l’élan collectif qu’il faut étouffer, mais les usages qui en font un produit. Le trail reste un espace d’expression libre. À nous de le garder sain, vivant, habité. Et surtout… joyeux.
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