Kilian Jornet n’a pas levé le pied une seconde. À peine les 56 “fourteeners” du Colorado avalés, il a remis la chaîne sur le grand plateau et file désormais vers la Californie pour la suite de States of Elevation. Le feuilleton continue, et il s’annonce encore plus sauvage.
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Kilian Jornet a bouclé le Colorado et part en Calfornie
16 jours d’efforts, 56 sommets au-delà de 4 267 m d’altitude et plus de 2 000 km à pied et à vélo. Le chapitre Colorado s’est bouclé au cœur du Chicago Basin, avec Dakota Jones à ses côtés pour l’ultime poignée de sommets. Dans cette première partie du projet, le rythme était infernal : journées d’environ seize heures et demie en mouvement, enchaînant un marathon à pied, de longues liaisons à vélo et des pentes qui ne pardonnent jamais. Ce n’est pas un simple enchaînement, c’est une façon d’habiter la montagne.
Le menu californien

Direction la Sierra Nevada, mais pas seulement. La suite prévoit treize sommets, majoritairement sur l’arête granitique de la Sierra, avec des incursions du côté des White Mountains et des Cascades. Moins de sommets qu’au Colorado, mais une altitude moyenne plus élevée, des terrains plus minéraux, des accès parfois plus lointains et une météo qui peut basculer en quelques heures. Pour un traileur, cela veut dire gestion d’altitude, d’hydratation et de chaleur l’après-midi, avec des départs très matinaux pour profiter de neiges dures quand il y en a et éviter les orages convectifs.
Ce que ça dit à l’entraînement trail
Au-delà du mythe, States of Elevation montre une logique d’entraînement redoutable pour l’ultra : charge quotidienne élevée, alternance des intensités, travail excentrique en descente, économie de course au-delà de 3 000 m, et récupération active… sur vélo. C’est aussi une démonstration d’optimisation : micro-siestes, alimentation régulière, logistique réduite au strict nécessaire pour conserver de la vitesse dans les transitions. L’enseignement pour nous autres coureurs est limpide : la progression vient d’une addition de journées bien calibrées, plus que d’un “gros coup” isolé.
Les derniers chiffres du chapitre Colorado
Les activités visibles sur son Strava posent l’ambiance. “Colorado Finale (part 1)” affiche 39,76 km pour 949 m de dénivelé en 3 h 37. “Colorado Finale (part 2)” déroule 64,95 km et 3 460 m de D+ en 11 h 00. Au milieu, une courte “Night Ride” d’à peine 0,99 km et 48 m de D+ pour repositionner le vélo dans les pentes du San Juan National Forest. Additionnée au volume des jours précédents, cette séquence clôt un bloc monumental : 78 004 m d’ascension cumulée, soit presque neuf Everest, “en continu” et en autosuffisance de moyens motorisés.
Qui paie la tournée ?
La question revient souvent et elle est logique. La réponse tient en un mot : sponsoring. Kilian est l’étendard de sa marque NNormal et collabore avec des partenaires techniques pour la montre, la nutrition et l’image. Le dispositif reste léger : un noyau d’accompagnants pour la sécurité, la captation et la logistique, un van, et beaucoup de kilomètres à pied ou à vélo. En montagne, la vraie monnaie, ce sont les heures passées dehors.
Le Colorado refermé, place à la Californie. Les treize sommets qui l’attendent devraient encore élever le niveau du projet : terrain plus haut, ambiances plus arides, gestion d’effort plus fine. States of Elevation n’est pas seulement une aventure, c’est un laboratoire à ciel ouvert pour tout ce que le trail peut apprendre de l’alpinisme léger. On suit la roue, et on se prépare à une nouvelle salve de journées XXL.
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