Récemment, je suis tombé sur un espèce de mantra sur une page running qui affirmait qu’il est mieux de finir 5 trails de 30km que d’abandonner sur un trail de 150km. Assez révélateur d’une petite mentalité, il m’a un peu énervé. Pour plusieurs raisons. En tout premier lieu d’un point de vue sportif, comparer un trail de 150km et 5 trails de 30km, c’est comme comparer une chaise avec un cendrier, ça n’a absolument rien à voir. Mais ce n’est pas tant sur la forme que cette phrase m’énerve, c’est plus sur ce qu’elle cache dans le fond.
Un nivellement par le bas
Cette mentalité de gagne-petit n’est qu’un nivellement par le bas ; elle sous-entend qu’il est préférable de rester sur ses acquis plutôt que de se mettre un peu en danger. A hiérarchiser ce qui est bien et mal par rapport au fait d’abandonner ou pas, c’est médiocre. Visiblement, celui qui a écrit ça n’a absolument aucune connaissance du concept de « sortie de la zone de confort ». Et c’est bien dommage. Car oui, sortir de sa zone de confort, c’est se faire un peu violence. Ce n’est pas toujours agréable, mais une fois qu’on l’a fait, quelle fierté !
Je suis sûr que toute personne qui l’a fait se souviendra à tout jamais de ce que ça fait. Du moins dans le sport. Personnellement, la première fois que ça m’est arrivé (ou du moins que j’ai eu cette impression), c’était à la Saintélyon. Me suis dit plusieurs fois que j’aurais jamais dû le faire, mais une fois la ligne d’arrivée passée, j’étais fier d’avoir fini, mais aussi d’avoir essayé (et je préfère essayer en prenant le risque d’échouer que de me complaire dans un certain confort).
Si on ne se fait pas un peu violence, on ne progresse pas, on stagne, et on finit par s’ennuyer, pour finalement régresser.
Abandonner c’est mal. Vraiment ?
Cette phrase sous-entend également que c’est mieux d’abandonner que d’essayer (avec le risque de se planter). Dès qu’on prend le départ d’une course longue distance, on n’est jamais certain qu’on ira au bout ; c’est d’ailleurs en partie ce qui fait la beauté du trail. On n’est jamais à l’abri d’un coup de pompe dont on n’arrive pas à sortir, ou encore d’une réaction allergique à une piqûre d’abeille (hein, Kilian ?). En revanche, plus les distances sont courtes, plus les chances d’aller au bout sont nombreuses. Tout ça pour dire qu’il n’y a qu’une façon de savoir si on a le niveau pour une distance, c’est essayer. Si on ne tente pas sa chance, d’office, on n’y arrive pas. C’est exactement comme se vanter d’avoir les mains propres alors qu’on n’a pas de mains…
Et admettons, on essaie, et on échoue. Est-ce que c’est si grave que ça ? oui c’est chiant, oui l’ego en prend un coup ; mais on apprend aussi beaucoup. Aussi, cette phrase insinue qu’il veut mieux se contenter de peu et ne pas risquer d’abandonner, comme si abandonner était quelque chose de mal ou d’absolument honteux. Ce sont des balivernes !
Ne croyez jamais que c’est mal d’abandonner ! N’écoutez pas ceux qui vous cantonnent à de la médiocrité ; essayez ! vous réussissez ? Tant mieux ! Vous échouez ? Tant pis, ce sera pour la prochaine fois !
Vous ne gagnerez rien à rester dans votre zone de confort…
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crédit photo : utrail