Dans le genre affaire de dopage hyper bizarre et légèrement malsaine, voire malaisante, l’affaire Claude-Boxberger.
Alors qu’elle était en pleine ascension, l’athlète a été contrôlée positive à l’EPO (avant les championnats du monde de Doha pendant un stage à Font Romeu). Jusque là, à part considérer que c’est quand même la loose de se faire choper à l’EPO en 2020, on pouvait se dire que c’était une affaire comme une autre. Pendant l’enquête, son beau père (Alain Flaccus) avait déclaré aux gendarmes qu’il avait dopé Ophélie à son insu (c’est marrant, dopage et insu dans la même phrase, ça me ramène toujours à Virenque).
Déjà, ça commence à sentir bizarre, cette histoire. Ce n’était pourtant que le début, puisque finalement, le beau-père a fini par se rétracter. Et c’est même pas un virage à 180 degrés qu’il nous a fait. D’un « je lui ai mis de l’EPO quand elle dormait », il est passé à un « je ne suis pas à l’origine de cette analyse positive ».
Du côté du beau-père, on disait qu’il voulait soulager sa conscience alors que du côté d’Ophélie, on disait plutôt qu’il voulait sauver sa peau. Que ce soit vrai ou pas, l’intensité du changement de braquet reste impressionnante.
Entendons-nous bien ; on ne parle pas ici de savoir si elle a été vraiment dopée ou pas. Factuellement, c’est le cas. Non, ce qui nous intéresse (enfin, perso ça m’intéresse), c’est de savoir où est la responsabilité. Car forcément, et nous l’avons évoqué un peu plus haut, l’histoire du dopage à l’insu du plein gré de la personne, ça ne le fait pas trop. Car soit le sportif ment, soit il est bête.
Dopage : depuis plusieurs semaines, Ophélie Claude-Boxberger « noie » ses réseaux sociaux de publications longues, bien écrites et que je trouve plutôt convaincantes.
Elle se dit à bout physiquement et mentalement. Et on peut la comprendre. Pour elle, l’AFLD ne produit pas de documents avec des preuves suffisantes, et il en va de même pour les laboratoires. Elle se plaint que la présomption d’innocence n’a pas été respectée pour elle.
Le problème, c’est que dans une de ses dernières publications, elle évoque vivre depuis « des années avec les gestes nauséabonds que son ancien entraîneur a pu avoir sur elle » ; elle a porté plainte pour viol aggravé en expliquant que ça a commencé quand elle avait 13 ans. Forcément, ça ajoute des interrogations sur ce qui a pu se passer entre les deux et sur le rôle de Flaccus.
Finalement, elle résume assez bien la situation en écrivant :
« Serais je mégalomane et suicidaire sportivement au point de m’injecter des produits détectables 48h avant de prendre la direction des championnats du monde, en étant par ailleurs en couple avec le médecin des équipes de France d’Athlétisme? Si j’avais commis un tel acte aurais-je accueilli à mon domicile le contrôleur anti-dopage comme lors de chaque départ pour une grande compétition ? Aurais-je réaliser une de mes plus grosses contre-performances en série des championnats du monde de Doha en terminant dernière de ma série à près d’une minute de mon record ? Certainement pas ! Et A.FLACCUS n’aurait eu aucun intérêt de se dénoncer sachant qu’il n’est ni mon entraîneur, juste un accompagnateur fou de jalousie de ma relation avec Jean-Michel SERRA. »
Quelqu’un d’habitué des prétoires vous dira que les victimes se défendent mal et que le fait qu’elle se défende aussi bien est suspect. A titre personnel, d’un point de vue logique, je ne vois pas comment contredire ce qu’elle explique.
Au final, même si on ne peut souhaiter ça à personne, j’espère qu’Ophélie est plutôt victime que coupable. D’une part parce qu’elle est convaincante et d’autre part parce qu’avec les accusations qu’elle porte, se dire que c’est faux serait encore plus dévastateur pour elle.
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