Michelino Sunseri, traileur américain bien connu dans l’ouest des États-Unis, ne s’attendait probablement pas à voir sa tentative de record sur le Grand Teton se transformer en feuilleton judiciaire de quatorze mois.
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Le 2 septembre 2024, Michelino Sunseri de 33 ans s’élance à l’assaut de la plus haute montagne du parc national de Grand Teton dans le Wyoming, avec un objectif clair : battre le Fastest Known Time (FKT) aller-retour.
Il y parvient, explosant les temps précédents sur ces treize miles exigeants avec plus de deux mille mètres de dénivelé.
Mais ce qui devait être une performance saluée par la communauté du trail s’est soldé par une condamnation.
Pourquoi ? Parce que sur la descente, Sunseri a brièvement quitté le sentier balisé pour contourner un groupe de randonneurs en empruntant un raccourci fermé au public. Une entorse au règlement du parc qui, aux yeux de l’administration, constituait une infraction grave.
Une traînée de poudre judiciaire
Les faits auraient pu rester anecdotiques. Mais dans les jours qui ont suivi, les autorités fédérales ont décidé de poursuivre Sunseri pour infraction aux règles du National Park Service, lesquelles interdisent strictement de sortir des sentiers balisés, afin de protéger les zones sensibles à l’érosion.
Résultat : procès, condamnation en septembre 2025, et une peine encourue pouvant aller jusqu’à six mois de prison, cinq mille dollars d’amende et même une interdiction à vie du parc.
Le FKT est logiquement annulé, mais c’est surtout la réaction du gouvernement qui choque. Beaucoup dénoncent une forme de surenchère administrative face à un comportement considéré par d’autres comme anodin ou même inévitable dans certaines conditions de course.
Donald Trump vient de lui accorder une grâce présidentielle
Et puis, contre toute attente, le 7 novembre 2025, un tweet de Sunseri annonce la nouvelle : Donald Trump, de retour sur le devant de la scène politique, vient de lui accorder une grâce présidentielle.
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L’annonce est confirmée par la Maison-Blanche et fait immédiatement le tour des réseaux sociaux, relançant le débat entre liberté de pratique en milieu naturel et respect strict des règlements.
Ce pardon, survenu le même jour que d’autres décisions plus politiques liées à des anciens proches de Trump, s’inscrit dans une série de gestes symboliques. Mais dans le cas Sunseri, l’acte est perçu comme apolitique, presque romanesque. L’avocat du coureur déclare même : « Il n’aurait jamais dû être poursuivi. C’est absurde d’avoir mis autant d’énergie judiciaire dans une histoire de trail. »
La communauté du trail se divise.
D’un côté, ceux qui soutiennent Michelino Sunseri, brandissant le hashtag “#FreeMichelino”, estiment qu’il n’a mis personne en danger et que ses intentions étaient sportives. De l’autre, certains rappellent qu’un record, pour être valide, doit respecter à la lettre les règles de la pratique — et que couper une épingle sur un sentier fermé reste un choix volontaire qui fausse la comparaison.
Dans un monde où les Fastest Known Times prennent une importance croissante, cette affaire interroge aussi la responsabilité des athlètes face à l’environnement. Car sortir du sentier, même pour une minute, peut avoir des conséquences écologiques durables sur certaines zones très fréquentées ou fragiles.
En résumé, cet épisode aux allures de fable moderne soulève finalement une question simple mais essentielle : quelle est la limite entre performance, liberté et cadre réglementaire en trail running ?
Alors que les parcours sont de plus en plus réglementés, que les parcs nationaux tentent de limiter l’impact des sports outdoor, et que les records deviennent des trophées convoités, ce genre de dérive judiciaire pourrait bien devenir plus courant.
Pour les traileurs français, cette affaire résonne avec les interdictions ponctuelles de courir en montagne durant certaines périodes, les réglementations environnementales de plus en plus strictes ou encore la surveillance par GPS lors de courses officielles. Elle rappelle que la passion ne peut plus s’exercer sans prendre en compte un cadre légal et écologique bien réel — quitte à en passer par le président des États-Unis pour faire sauter une condamnation.
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