Bien qu’on soit confinés, le sport, une bonne hygiène de vie devrait continuer à être promue. En effet, c’est maintenant plus que jamais qu’il faut rester en bonne santé. Ça devrait être un devoir citoyen. Rester en bonne santé pour ne pas engorger notre système médical et hospitalier. Pourtant, en ce moment, on se méfie des sportifs et on applaudit les alcooliques avachis dans leur canapé qui ne font rien d’autre que de parler clopes ou picole… On se moque des gens qui font encore leurs abdos et on voit d’un mauvais oeil ceux qui sortent courir sous prétexte que les temps sont durs, qu’il faut se faire plaisir… Pire, ceux qui sortent courir sont vus comme des “bioterroristes”. POURQUOI ?
Néo-runners : à cause de vous, on se fait insulter
Confinement : délation des coureurs
Suite aux appels à la délation des coureurs (même de ceux qui respectent les règles du confinement), on finit par se faire insulter quand on sort courir.
Confinement : les coureurs sont mal vus
Pourquoi les coureurs en prennent plein la tête pour le moment ?
Pour plusieurs raisons, qui sont globalement liées à la nervosité des gens. Partons du postulat que les gens sont bêtes, limités et égoïstes ; ils vont assimiler tout le monde à tout le monde et nieront totalement les individualités. Ils voient quelqu’un courir, c’est forcément un bioterroriste qui s’amuse :
– à répandre du virus,
– à éternuer sur les vieux
– et à cracher sur les chiens.
Ils ne se doutent pas que derrière quelqu’un qui court, il y a peut être un infirmier qui a besoin de relâcher la pression, un médecin qui a vu dix personnes mourir dans la journée, un ambulancier qui a transporté une quantité incroyable de personnes en réanimation, un homme seul un peu dépressif qui a besoin de s’aérer pour ne pas se foutre en l’air, et j’en passe et des meilleures.
On se rend compte également qu’avec la crise, une vieille tradition a tendance à ressortir, à savoir celle des collabos. Ils sont plus doués que tout le monde, que ce soit en médecine, en virologie, en épidémiologie et en psychologie des foules.
Confinement : guerre Paris # Province
Enfin, beaucoup de gens qui nous insultent sont pour la plupart assez égoïstes et un peu jaloux de ne pas pouvoir courir. Car oui, quelqu’un qui court en forêt sans croiser personne, il ennuie qui ? Bah, pas grand monde. Sauf que le citadin est un peu jaloux de cette liberté et part de l’idée que si lui n’a pas le droit de faire du sport, alors personne n’a le droit.
Confinement : le « problème » de l’émergence des néorunners
Face à cette aigreur, on a eu une espèce de levée de boucliers de la part de provinciaux (je prends ce terme de manière très large, à savoir hors Paris). Face à cette aigreur, ils ont un peu joué avec les pieds des franciliens en postant allègrement des photos de leurs sorties. Toujours en prenant soin d’expliquer qu’ils restent près de chez eux (tout en se retrouvant dans des forêts absolument magnifiques). Sur le fond, je ne trouve pas ça très malin, car c’est rentrer dans le jeu des bas de plafond. Mais mon dieu, quand je vois qui ça énerve, et surtout à quel point ça les énerve, ça me fait hurler de rire. C’est du troll de génie, et c’est assez savoureux.
Fatalement, avec ces néo-runners un peu taquins, ce sont tous les runners qui se font soupçonner d’appartenir à cette catégorie de bioterroristes. Oui, on se fait insulter à cause d’eux, mais personnellement, ça ne me gêne pas. Enerver des imbéciles vaut bien le coup de se faire regarder de travers par des mous du bulbe qui n’auront jamais le courage de me dire en face que je suis un criminel.