Douleur au genou, craquement sourd, impression de blocage… Les traileurs et les coureurs réguliers sont nombreux à avoir un jour ressenti ces signes inquiétants. En cause ? Souvent, une lésion du ménisque. Cette structure discrète mais essentielle du genou agit comme un amortisseur naturel. Quand elle est endommagée, tout peut s’enrayer. Voici comment reconnaître, comprendre et soigner une blessure du ménisque – et surtout comment éviter qu’elle ne vous arrête trop longtemps.
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Le ménisque, un amortisseur précieux pour nos genoux
Le genou n’est pas une simple charnière. Il repose sur un système d’équilibre complexe entre le fémur (l’os de la cuisse) et le tibia (l’os de la jambe). Entre les deux, les ménisques – internes et externes – jouent le rôle de coussins amortisseurs et de guides du mouvement.
En trail, où chaque appui sollicite fortement les articulations, ces petits croissants de cartilage sont en première ligne. Le ménisque interne a une forme de C plus ouvert, tandis que l’externe est plus fermé. Tous deux sont plus épais à la périphérie, là où le sang circule, et plus fins au centre, une zone sans vascularisation — ce qui complique la cicatrisation en cas de blessure.
Ce qui se passe dans votre genou quand vous courez
À chaque foulée, les ménisques bougent légèrement. En extension, ils glissent vers l’avant ; en flexion, vers l’arrière. Ces mouvements sont accentués dans les descentes ou les changements de direction — typiques en trail. Et à cela s’ajoutent des rotations internes et externes du genou, qui “essorent” littéralement les ménisques à chaque impact.
Imaginez que votre ménisque est une éponge coincée entre deux plaques : à force de pression, elle peut s’abîmer.
Les causes fréquentes d’une déchirure
Les ménisques s’usent avec le temps, mais une torsion brutale, une mauvaise réception ou une flexion forcée peuvent entraîner une lésion. Cela peut aller du simple pincement à la déchirure franche.
Lorsque le morceau déchiré se coince dans l’articulation, il provoque des blocages mécaniques : le genou ne peut plus s’étendre complètement. Une situation bien connue des sportifs.
Les signes qui doivent vous alerter
Le principal symptôme est une douleur localisée au niveau de l’interligne articulaire, entre le fémur et le tibia. Cette douleur peut apparaître en flexion, en montée d’escaliers ou après l’effort.
Autres signaux fréquents :
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Gonflement du genou (épanchement de synovie),
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Sensation de craquement ou de “ressaut”,
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Blocage temporaire de l’articulation.
Comment poser un diagnostic sûr ?
Tout commence par un examen clinique, avec des tests de flexion et de rotation du genou. Une échographie peut être utile, mais l’imagerie de référence reste l’IRM, qui permet de visualiser précisément la lésion.
Dans certains cas, une arthroscopie — une mini-caméra insérée dans le genou — peut être proposée, à la fois pour observer et, si besoin, pour traiter.
Peut-on éviter l’opération ?
Oui, si la lésion est légère. Du repos, du froid local, des anti-inflammatoires et une bonne rééducation peuvent suffire. Des techniques comme les ultrasons ou les infiltrations de plasma riche en plaquettes (PRP) — issus du propre sang du patient — peuvent aussi favoriser la cicatrisation dans certaines zones.
Mais si un fragment est mobile ou si la douleur persiste, la chirurgie peut devenir nécessaire :
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Suture du ménisque (réparation),
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Ou méniscectomie partielle (ablation d’une portion lésée).
Reprise de la course : pas trop tôt !
Après une simple ablation partielle, une reprise légère peut s’envisager après 4 à 6 semaines. Mais en cas de suture complète, il faut compter au moins 2 à 3 mois avant de trottiner, et 4 mois pour un retour sérieux sur sentiers.
Tout dépend du temps et de l’investissement consacrés à la rééducation :
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Renforcement musculaire (cuisses, fessiers),
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Travail de proprioception (équilibre, stabilité),
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Activités sans impact (vélo, natation, tapis antigravité).
Un sportif pro y passe 4 à 6 heures par jour. Pour les autres, une heure quotidienne est déjà une bonne base.
Prévenir pour ne jamais subir
En trail, le meilleur moyen d’éviter une lésion méniscale, c’est d’avoir des muscles solides, des appuis stables, et une charge d’entraînement bien gérée.
La fatigue musculaire est un facteur de risque majeur. Ne négligez jamais la récupération, ni les séances de renforcement. Et si une douleur inhabituelle persiste, mieux vaut consulter rapidement pour éviter une aggravation.
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Cet article ne remplace en aucun cas un avis médical. Il est publié à titre informatif et s’adresse aux coureurs souhaitant mieux comprendre les blessures liées à la pratique du trail ou de la course à pied. En cas de douleur persistante, de gêne articulaire ou de doute sur un diagnostic, il est impératif de consulter un professionnel de santé (médecin du sport, kinésithérapeute, orthopédiste…)