1h autorisée : le problème des sorties longues pendant le confinement
Les sorties longues en trail : dans leur entrainement trail, les traileurs doivent pratiquer du renforcemement musculaire qui peut se pratiquer à la maison, des séances de course à pied spécifiques au trail (courir en montée, en descente etc) qui peuvent se faire dans les 1km autour de la maison…
Ce qui nous pose problème, à nous, traileurs, c’est ce qu’on appelle “la sortie longue”. Comme son nom l’indique, elle doit être longue. Une fois par semaine on doit courir entre 1h45 et 2h30. Cette sortie longue a plusieurs vertus et est indispensable. Le confinement avec ses limites de déplacement pose donc vraiment un problème aux traileurs.
Faire une sortie longue par semaine, un bon compromis ?
1 seule heure autorisée : pas de sortie longue le week-end
On commence à s’en apercevoir au fur et à mesure que les jours passent. Concernant la pratique du sport en général et celle du trail en particulier, ce qui nous frustre, c’est principalement l’impossibilité de faire la sortie longue du week-end.
Comme on l’a déjà dit, avec une heure par jour, en semaine, niveau entrainement, et si on s’organise bien, on peut faire le nécessaire.
– Un footing d’une heure,
– une séance spécifique VMA
– et une séance spécifique au seuil,
-> c’est gérable, et globalement, ça peut se faire dans un rayon d’un kilomètre. C’est embêtant, je le concède, mais ces séances sont de toute façon ennuyeuses (plus précisément, elles sont aussi ennuyeuses que nécessaires).
Ce qui pose donc problème, sur nos 4 séances hebdomadaires (je laisse de côté ici les séances vélo en extérieur, natation, crossfit, escalade and co volontairement), c’est seulement la dernière, à savoir la sortie longue. En d’autres termes, 25% de nos sorties nous énervent et on oublie qu’on peut pratiquer presque normalement à 75%.
En terme de temps, admettons qu’on fait 2h30 par sortie longue en moyenne (ça peut être plus, ça peut être moins ; en tout état de cause, on peut situer le minimum à 1h45). On aura donc trois heures de spécifique, pour l’équivalent (ou un peu moins) en sortie longue. Donc même ici, c’est 50% de notre temps de sport qui est impacté. Alors, pourquoi, bien que ça ne prenne pas la majorité de notre temps, ça énerve autant ?
A quoi sert la sortie longue du week-end
Tout simplement parce que si la sortie longue permet de travailler notre résistance à l’effort, symboliquement, elle représente beaucoup plus que ça. Elle sanctionne les efforts de la semaine et permet de voir rapidement comment on a progressé. Elle fait partie des rares choses qui nous permettent de nous échapper, de découvrir de nouveaux endroits, de nous aérer, de penser à autre chose, de nous perdre. Bref, cette sortie longue est ce qui nous rend libres (ou qui, du moins, nous en donne la meilleure sensation, et c’est déjà pas mal).
Son interdiction est d’autant plus énervante qu’elle est probablement la moins dangereuse dans la propagation du virus. Je cours seul en forêt et je ne croise personne (ou du moins je ne dis bonjour et je ne parle à personne), pour qui je suis dangereux ?
Je suis absolument convaincu que la communauté accepterait beaucoup plus facilement les autres mesures restrictives tant qu’au moins une sortie longue sur la semaine serait autorisée. Et plus généralement, c’est quand même la base de se dire que des mesures restrictives sans aucune soupape ne vont jamais susciter l’adhésion et vont générer des “pétages de câbles” bien plus intenses que tout autre chose.
Il faut autoriser la sortie longue
Nous demandons à avoir le droit de courir plus longtemps et plus loin au moins une fois par semaine
On peut réfléchir à trouver des moyens pour encadrer tout ça ; en tout cas, je suis convaincu qu’il y a moyen d’autoriser les sorties longues sans trop exagérer et sans que ce soit dangereux d’un point de vue sanitaire. Et ainsi, je suis convaincu que les autres règles seraient beaucoup plus facilement respectées. En tout cas, perso, j’aurais moins de mal à porter le masque toute la journée en me disant que le week-end, j’aurais un peu de temps à moi où je pourrais faire un peu ce que j’ai envie dans un bois.