Le semi, c’est facile. Si tu t’en fais un monde, lis ce qui suit. Le marathon par contre, c’est une vraie aventure. Si ça te fait peur, lis aussi ce qui suit. Je ne te la fais pas à l’envers, tu peux me faire confiance. Mais je ne peux pas non plus te la faire en plus simple.
Par Gaël Dutigny, 36 marathons dont 6 Paris, 4 Médoc, 8 NYC et 6 Los Angeles.
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Video youtube: le semi marathon de Paris, c’est facile
Le semi marathon Paris puis le marathon un mois après
1) Commencer par relativiser la distance du semi-marathon
La première chose, je crois, c’est prendre conscience que le semi, en tant que distance, c’est quelque chose qui reste abordable, accessible, relativement facile. On ne va pas au bout d’un semi comme celui de Paris (vraiment plat) parce qu’on se blesse, parce qu’on vient de perdre un ami, un parent, un chien, un chat, et que la tête est ailleurs. Mais dans ce cas, on ne prend sans doute tout simplement pas le départ. Sinon, je ne vois aucune autre raison qui vous pousserait à abandonner. Oubliez le chrono. Le plus important, c’est de terminer. Si vous avez l’habitude de cette distance alors là oui, le chrono peut rentrer en jeu et vous pouvez vous amuser. Voilà, même si c’est votre premier semi, il faut prendre conscience que 21 km, c’est tout sauf une montagne. C’est peut-être dur pour vous, vous avez peut-être souffert à l’entraînement, vous n’avez peut-être jamais couru 21 km de votre vie, d’accord. Mais 21 km mes cocos, franchement, ça reste à la portée du plus grand nombre. Donc pas de chichi : si tu prends le départ, tu termines, tu vas au bout.
2) Avoir envie, vraiment envie
« Chacun a le sentiment de ce qu’il devrait être. Ne pas tenir compte de cette intuition, c’est tomber à plus ou moins long terme dans la névrose. Seule exerce une force de guérison ce que l’on est réellement », Arthur Schopenhauer.
C’est beau ça non ? Tout est dit. On ne se lance sur marathon que lorsqu’on est intimement persuadé que courir 42,195 km est une bonne idée, une des meilleures idées du monde même. Un marathon, ça se fait pour soi. À moins d’être un coureur d’expérience, voire un ultra runner. Dans ce cas, tu peux te faire un marathon tout seul la nuit à la frontale en courant dans les bois ou bien en rond dans ton parking (sur ton balcon aussi, c’est possible). Mais si tu n’es pas un barjot de cette trempe-là, que tu n’as jamais fait de marathon, mon conseil, c’est de bien réfléchir à tes motivations. Ou alors juste de le sentir au fond de tes tripes, de fonctionner à l’intuition. Ça marche aussi. Moi, je ne me suis jamais posé de question. J’ai eu envie. Je l’ai senti. Je l’ai fait. Veni, vidi, vici.
3) Penser le marathon de Paris comme une première étape
Ouais, OK, Paris, c’est la capitale, c’est une ville mythique, c’est le marathon le plus couru de France, c’est une belle organisation, sans faute etc etc… C’est vrai. Mais Paris, c’est aussi souvent la porte à côté et la facilité. Il existe aujourd’hui des tas de marathons à travers toute la France, toute l’Europe, tout le monde qui sont tout aussi extraordinaires sinon plus, bien plus. Mes plus beaux souvenirs, c’est bien sûr New York, mais c’est aussi un petit marathon au Sri Lanka où la seconde partie de la course était ouverte à la circulation et où il n’y avait plus aucun ravitos, ou encore Honolulu à Hawaï que j’ai eu la chance de faire deux fois. Il y a aussi gravé dans ma mémoire celui de Mo’orea, à Tahiti, un paradis avec si peu de coureurs au départ que j’avais eu le sentiments de le faire tout seul. Je passe sur Los Angeles et San Diego que je connais bien et où je vous encourage à venir, San Francisco où j’ai couru un marathon pour femmes invité par Nike (véridique !) ou encore Singapour où la chaleur et l’humidité m’avaient bien fait souffrir.
Et puis il y a ce marathon en Iraq, près de Baghdad pendant la seconde guerre du Golfe. Un truc de fou. Mais c’est une autre histoire. Je vous raconte tout ça pour vous convaincre de vous laisser emporter par cette distance mythique et vous dire que vous allez ensuite pouvoir profiter pour voyager, s’appuyer sur une belle aventure – un marathon, c’est toujours une aventure : on sait comment ça commence, mais on ne sait jamais comment ça va finir – pour aller voir comment on court ailleurs. Au Sri Lanka, par exemple, j’en ai vu qui courrait sans chaussures. Ça fait un choc quand toi tu viens d’un pays où les mecs dépensent 300 euros dans une paire de Nike. Ça fait un choc et ça te remet à ta place.
4) Ne pas se prendre la tête avec l’entraînement
Pour l’entraînement, je te la fais simple : tu cours quatre fois par semaine et fais
1) trois sorties de 10 km minimum auxquelles tu ajoutes
2) une grosse sortie le weekend, idéalement le dimanche, dans laquelle tu allonges peu à peu les distances, jusqu’à être capable de courir 25-30 km maximum sans souci. Voilà, si tu fais ça, je te garantis que tu finis ton marathon, n’importe quel marathon, tous les marathons du monde. Tout le reste, la piste, les plans d’entraînement, etc… C’est parasite et ça ne sert à rien si ton seul objectif, c’est de terminer tes 42,195 km.
5) Ne pas se prendre la tête avec la nutrition
La nutrition, c’est encore plus compliqué que l’entraînement en course à pied. Je ne te conseille donc ni de suivre à la lettre ce que te vendent les marques, ni de faire complètement n’importe quoi non plus. Le plus simple et la méthode miracle qui marche à chaque fois, c’est de tester à l’entraînement ce qui fonctionne pour toi, ou pas, et le reproduire le jour de la course. N’improvise rien le jour de ton premier marathon. Les gels, oui, ça fonctionne quand même bien chez tout le monde. Les boissons d’attente, non. Non parce que tu rentres là dans des paramètres bien trop complexes que tu ne vas absolument pas maîtriser sur ta première course de 42 km. Gels, bananes, eau. Je ne vois que ça. Quoi que tu décides : fais-le d’abord à l’entraînement.
6) Ne penser qu’à une chose : finir le marathon
Si tu te fixes un autre objectif à ton premier marathon, comme celui de faire un temps, un chrono, mettre une raclée à tes potes, c’est le meilleur moyen pour planter ta course et finir en métro. Finir un marathon ce n’est pas facile. C’est en soi une performance rare que peu de gens ont le courage et la détermination de faire. Et puis une fois que tu as fait un marathon, tu as les clés pour en faire d’autres, en cherchant à améliorer ton chrono si ça t’amuse. Dans la tête, tu sauras que tu as déjà fait la distance et que la difficulté ne réside donc plus là. Le marathon, c’est un jeu de patience. Tu gravis peu à peu les échelons. Donc la première étape, c’est terminer ces foutus 42 km. Point. Après, tu peux imaginer toutes les folies.
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