Ultra-Trail
150 km ? 200 km ? 500 km ? Pourquoi pas 800 tant qu’on y est ? Parce qu’après tout, qui a besoin de dormir ? Ces dernières années, l’ultra-trail, ce fantasme des masochistes en baskets, semble avoir pour seule ambition de tester jusqu’où l’humain peut tenir avant de craquer (spoiler : pas toujours très loin).
Ultra-Trail
Ultra-Trail
Mais à force de vouloir courir des distances dignes d’un Paris-Marseille, est-ce qu’on ne perd pas un peu le sens de la course ? Entre fascination et absurde, on se demande : à quel moment ça devient trop ? Et surtout, POURQUOI on continue ?
Une course ou une odyssée ?
L’ultra-trail, c’est devenu bien plus qu’un sport. C’est une quête, une épreuve digne des travaux d’Hercule. Courir toute une nuit, jongler avec les hallucinations et jongler entre sueur et boue, c’est devenu la norme. Les finishers de 100 km hier sont aujourd’hui les débutants de demain.
Mais la vraie question : c’est encore du plaisir ou une souffrance glorifiée ?
Le marketing du « toujours plus »
Soyons honnêtes : les marques et les organisateurs y sont pour quelque chose. « 50 km ? C’est mignon. Viens chez nous, c’est 200 km non-stop avec 12 000 m de D+. Ah, et tu dois signer une décharge pour ton âme. »
Le pire ? On mord à l’hameçon à chaque fois. Pourquoi ? Parce qu’on aime dire qu’on a souffert. Mais à force de courir après le défi ultime, on oublie peut-être que le trail, c’est aussi la simplicité et le plaisir.
Quand le corps dit stop (mais pas toi)
Les pieds en sang, l’estomac retourné, les hallucinations en montée… Voilà le quotidien d’un ultra-traileur. Mais est-ce que tout ça vaut vraiment le coup ?
Certains finissent sous perfusion, d’autres abandonnent avec des ligaments en vrac. Et puis, il y a ceux qui repoussent encore et encore… jusqu’à l’accident. À quel moment le dépassement de soi devient-il de l’autodestruction ? Après tout, un genou en moins, c’est pour la vie, pas pour Instagram.
L’ultra, c’est pour qui au final ?
Pas tout le monde, clairement. On rêve tous d’une arrivée triomphante à Chamonix, mais soyons réalistes : l’ultra, c’est une niche. Ceux qui réussissent sont soit des machines bien huilées, soit des héros du quotidien qui acceptent de souffrir. Les autres ? Ils reviennent à la maison avec des genoux en mousse.
Et si on revenait à l’essentiel ?
Le trail, c’était quoi à la base ? Des chemins, de la nature, du plaisir. Pas un défi Instagram. Alors, pourquoi pas revenir à des distances humaines ? Courir pour la joie, pas pour souffrir ou épater la galerie. Parce qu’au final, est-ce qu’on a vraiment besoin de courir 500 km pour prouver qu’on aime la montagne ?
Lire aussi
- Le dépassement de soi… à quoi ça sert ?
- Huit conseils pour survivre à un ultra-trail
- Julien Jorro : un jour sans
- Le dépassement de soi, jusqu’où
- Pour faire votre footing dans un rayon de 30km allez à l’égise en courant